Préambule
Durant les quarante années au cours desquelles nos ancêtres ont traversé le désert, avant d’entrer en Terre Sainte, de miraculeuses « nuées de gloire » les entouraient et planaient au-dessus d’eux, les protégeant des dangers et des désagréments du désert. Depuis lors, nous nous remémorons les bontés d’Hachem et réaffirmons notre croyance en Sa providence en prenant tous nos repas ainsi qu’en « demeurant » dans la Soucca, durant toute la fête de Soucot (depuis le 15ème jour du mois hébraïque Tichri, jusqu’au 21ème et, en dehors d’Israël, jusqu’au 22ème inclus).
Références Guémara Souka page 11, Vayikra chapitre 23 verset 42,
La Mitsva de la Souca est exceptionnel car elle embrasse tout notre corps entièrement comme le Mikvé
Une des particularités de la Souca est qu’elle doit respecter un certain nombre de règles afin d’être cachère.
Elle doit être construite pour la Mitsva :
La toiture (de branches ou de bambous), d’une Souca doit être construite de nouveau chaque année dans le but d’accomplir la Mitsva. Puisque c’est lui qui fait de la Souca une Souca.
On peut donc laisser les murs toute l’année et recouvrir le toit avant la fête. En outre, si la Souca est restée telle quel tout au long de l’année, on peut soulever le Skakh et le remettre ou le replacer, ce qui permettrait à la Souca d’être considérée comme renouvelée.
L’ordre dans la construction:
On doit d’abord dresser les murs et ensuite seulement recouvrir le toit avec le Skakh. Si on a fait l’inverse, la Souca n’est pas valable. Afin de remédier à ce problème, il faut retirer le Skakh et le replacer de nouveau.
Les murs :
Combien de murs ?
Avant tout il faut que la souca soient assez solides pour résister à un vent de force normale. Vous pouvez utiliser des panneaux en bois, en contreplaqué ou en fibre de verre ou des tissus imperméables attachés à un cadre métallique. Il est préférable que la Souca ait quatre murs complets. Si la Souca a au moins deux murs et la partie d’un troisième, au minimum de 8 centimètres de large.
En quoi sont faits les murs ?
Les murs de la Souca peuvent être construits à partir de n’importe quel matériau, mais doivent être assez solides pour résister à un vent de force normale. On peut utiliser des murs préexistants, tels que les murs d’un garage ou d’une maison, pour l’un ou plusieurs des murs de la Souca. Une structure déjà existante, sans toit ou avec un toit amovible, peut aussi être transformée en Souca, à condition de la recouvrir avec un Skakh convenable.
Puisque la souka est une habitation provisoire, on peut la construire sur une charrette, une voiture ou un bateau, à la condition que ses parois et son sekhakh puissent résister à un vent habituel.
Références: Rabbi Yossef Karo z.t.l. Choul’han ‘Aroukh siman 628 saif 2, Rabbi Israël Méïr HaCohen z.t.l dans Cha’ar Hatsioun saif Katan 11
Puisque la souka est une habitation provisoire, elle est dispensée de mézouza
Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l. dans le Choul’han ‘Aroukh section Yoré Déa Siman 286 saif 11.
On n’utilisera pas les branchages d’un arbre fruitier.
Références : Rabbi Ovadia Yossef z.t.l dans son Responsa Yéhavé Daât volume 5 Siman 46. Rabbi Moché Stern z.t.l dans le responsa Beer Moché volume 5 Siman 133.
La taille et les dimensions
Les murs doivent avoir une hauteur minimale de 80 cm et ne doit pas dépasser plus de 9,6 m. En longueur et en largeur, une Souca ne doit pas être plus petite que 57 cm sur 57 cm (qui est la taille minimale pour contenir la tête et le torse d’une personne ainsi qu’une petite table). Il n’y a pas de limite quant à la grandeur d’une Souca.
Références Guémara Souka page 2a ; Rabbi Israel Méir Hacohen z.t.l. dans le Michna Beroura siman 634 saif Katan 1.
Les murs
Le mieux est que la Souca ait quatre murs solides (mis à part l’entrée et les fenêtres). Cependant, des murs incomplets peuvent être admissibles, à la conditions qu’un espace se trouve entre le bas des murs et le sol, inférieur à 24 cm.
Si les murs ont une hauteur de 80 cm, le toit peut être plus haut (jusqu’à 9,6 m, qui est la hauteur maximale) tant que les murs se trouvent sous le toit.
Il peut y avoir des brèches dans les murs, tant qu’elles sont inférieures à 24 cm. (Ainsi, une clôture faite avec des lattes horizontales ou verticales peut être utilisée, tant que l’espace entre les lattes est inférieur à 24 cm).
Le Skakh de la Soucah (la toiture):
La Souca doit être recouverte de Skakh, c’est-à-dire de matière végétale brute. On emploie le plus souvent à cet effet des tiges de bambou, des branchages de conifères, des roseaux, des tiges de maïs, des tasseaux fins ou des nattes fabriquées spécialement pour le Skakh.
Des nattes faites à base de bambou, de paille, ou d’une autre matière végétale peuvent être utilisées, à condition qu’elles aient été faites dans le but de servir comme toiture (et non pas pour s’y asseoir, y dormir ou un quelconque autre usage. Par conséquent, il est interdit d’utiliser comme sekhakh du papier ou du carton produits à partir de résidus de bois, puisque la transformation qu’ils ont subie aura modifié leur forme. De même, il est interdit d’utiliser du coton comme sekhakh
Références Talmud de Jérusalem, Rambam, Rabbi Yossef Karo z.t.l. dans kle Choul’han ‘Aroukh et Rama siman 629 siman 6, Rabbi Israel HaCohen z.t.l. dans Michna Beroura siman 629 saif 13.
une plante grimpante ou des branches encore rattachées au tronc de l’arbre ne peuvent servir comme toiture pour une Souca.
Le Skakh
Il doit y avoir suffisamment de Skakh pour faire assez d’ombre afin que lorsque le soleil est au zénith, il y ait plus d’ombre que de soleil visible sur le sol de la Souca.
Le Skakh doit être réparti uniformément sur toute la Souca, de sorte qu’il n’y ait pas d’espaces laissés découverts sur une longueur de plus de 24 cm.
Références Rabbi Yossef Karo z.t.l. dans le Choul’han ‘Aroukh siman 631saif 3
Le maintien du Skakh
Tout ce qui soutient directement le Skakh ne doit pas être fabriqué à partir de matériaux qui ne peuvent servir comme Skakh. Ainsi donc, si le Skakh est posé directement sur les murs de la Souca et que les murs ne soient pas en bois, des lattes de bois doivent être placées entre les murs de la Souca et le Skakh. Pour les grandes Souccot, pour lesquelles il est nécessaire de soutenir le Skakh avec des poutres, celles-ci doivent être en bois ou en bambou et non en métal. Le Skakh ne doit pas non plus être attaché avec du fil de fer ou maintenu par un quelconque objet métallique.
Une condition primordiale pour que la Soucca soit cachère il faut qu’elle soit construite sous la voûte céleste. Il ne faut rien entre elle et le ciel. Alors assurez-vous bien qu’il n’y ait ni arbre, ni abri, ni toit de quelque sorte que ce soit qui dépasse au-dessus de votre Soucca.
Les décorations de fruits ou de légumes accrochées dans la Souccah, ne pourront être utilisées pendant toute la fête de Souccot, du fait qu’ils appartiennent à la Mitsva. Mais après la fête, on pourra les consommer.
Références : Rabbi Yossef Karo z.t.l et Rabbi Moché Isserlas z.t.l dans le Choul’han Aroukh Siman 638.
Entrer dans la Souka c’est comme entrer dans la chambre du roi. Le Passouk dit dans Chir HaChirim (chapitre 1 verset 4) : “Le roi m’a conduite dans ses appartements, en Toi nous cherchons la joie et l’allégresse”. Rachi explique que malgré l’exil, le fait d’être attaché à Dieu procure aux Béné Israël joie et allégresse.
Il est de coutume dans la plupart des communautés de manger sous la Souca le jour de Chemini Atséret – « le 8ème jour » suivant le septième jour de Soucot –, mais sans réciter la bénédiction sur la Souca.
Références : Guémara Souka page 47a, Rabbi Yossef Karo z.t.l. dans le Choul’han Aroukh siman 668 saif 1, Rabbi Ovadia Yossef z.t.l. dans Yéhavé Daât volume I Siman 63, Rabbi Moché Feinstein z.t.l . dans son Responsa Iguérot Moché volume 4 Siman 122.
Certains ont coutume d’embrasser la souka au moment de se séparer d’elle, à la fin de Hocha’na rabba. Certains ont coutume de réciter des prières de séparation, comme il apparaît dans les livres de prière.
Références Rabbi Orowitz z.t.l. Chla Hakadoch dans le Chné Lou’hot Habrit, Rabbi Israel Méir Hacohen z.t.l. dans Michna Béroura siman 477 saif Katan 5, Rabbi Moché Isserlas dans le Rama siman 667 saif 1.
Aphorisme de Rabbi Zoucha de Anipoli
Par une parole on peut relever le monde,
Par une action on peut réparer ses fautes.