Récapitulatif des Halakhot du 17 Tamouz (sans les références) :
Sujets de cette Halakha :
- pourquoi instaurer les jeûnes ?
- les 5 malheurs qui se sont produits le 17 Tamouz,
- Qui doit jeûner ?
- Quand commence le jeûne du 17 Tamouz ?
- Peut-on voyager ce jour là ?
- Si on se réveille en pleine nuit peut-on manger ?
- Pouvons-nous aller chez le dentiste ?
- Prier seul, afin que notre femme puisse jeûner,
- la prière de Anénou,
- Les personnes exemptées du jeûne du 17 Tamouz,
- Une personne exemptée qui désire s’imposer le jeûne du 17 Tamouz,
- Les femmes enceintes,
- Une femme qui allaite,
- Une femme qui a fait une fausse couche,
- Une circoncision le 17 Tamouz,
- Manger le jour du jeûne avant l’aube,
- Une Mila le 17 Tamouz,
- Se laver la bouche pendant le jeûne, se doucher,
- fumer pendant le jeûne,
- mâcher un chewing-gum pendant le jeûne,
- Les soldats et les gardes de sécurité pendant le jeûne,
- mal de tête pendant le jeûne,
- Les 3 semaines de deuil,
- les périodes de violences et de cruautés organisées contre les Juifs à travers l’histoire.
- Celui qui a prononcé, par erreur, une bénédiction sur un aliment pendant un jour de jeûne
- Voyager le jour d’un jeûne
Nos Sages z.t.l ont instaurés les jeûnes, afin que chaque Ben Israël puisse être solidaire de l’histoire de son peuple et ne pas oublier les malheurs qui nous ont frappés afin d’en tirer moralité et surtout de faire Téchouva.
L’obligation de jeûner :
Commence avant le lever du jour (72 minutes avant le lever du soleil) et s’achève le lendemain :
20 minutes après le coucher du soleil, שעות זמניות Chaôt Zmanyiot, les heures périodiques, aussi bien en Israël qu’en diaspora.
👉Pour les Sefaradim, 20 mn après le coucher du soleil. Aussi bien en Israël qu’en diaspora.
👉Les Ashkenazim attendent la sortie des étoiles.
Nous n’avons pas l’obligation d’attendre l’heure de Rabbénou Tam pour finir le jeûne (sauf pour Yom Kippour où il est bien de l’attendre).
S’alimenter avant le lever du jour :
Afin de pouvoir manger au petit matin, il est important d’annoncer avant d’aller dormir : « Si je me lève avant le lever du jour, je mangerai » ; sinon, c’est le sommeil qui sera considéré comme le début du jeûne. Car bien que le jeûne ne débute qu’à l’aube, il est interdit de consommer quoi que ce soit si on se réveille en pleine nuit, à moins de l’avoir annoncé.
Jeûner le 17 Tamouz :
Toute personne en bonne santé a le devoir de jeûner le 17 Tamouz. Ainsi, elle s’associe à la peine de la destruction du Temple.
L’obligation de jeûner commence avant le lever du jour (72 minutes avant le lever du soleil) et s’achève le soir même.
Un voyage à faire :
Même si on est en voyage ou que l’on doit effectuer un travail physique, on sera tenu de jeûner.
Si quelqu’un se réveille en pleine nuit :
Bien que le jeûne ne débute qu’à l’aube, si on se réveille en pleine nuit, on ne pourra rien consommer à moins d’avoir dit, avant d’aller se coucher : « Si je me lève avant le début du jeûne, il me sera permis de m’alimenter. »
Si une personne doit aller chez le dentiste :
Si on doit aller chez le dentiste le jour du jeûne, le17 Tamouz ou le 9 Av, on sera autorisé à se rincer la bouche en veillant bien à ne pas avaler d’eau.
Une femme qui veut jeûner à condition :
Une femme qui veut jeûner le pourra à condition que son mari l’aide à la maison (enfants …). Il sera autorisé à prier chez lui pour qu’elle puisse jeûner.
Anénou :
La prière de Anénou (Voir la traduction en bas) :
A) Anénou pour l’officiant
Lors des quatre jeûnes du 17 tamouz, de Tichâ Béav, de Tsom Guédalia et du 10 Tévet, l’officiant récite Ânénou dans la répétition de Chaharit et de Minha, entre la bénédiction de Goël et celle de Rofé. Il termine par Baroukh Ata Ado-Nay, Ha’oné Léâmo Yisraël Béèt Tsara (qui répond au temps de détresse).
Lors d’un jeûne public auquel participe un Minyan d’au moins dix fidèles, dont l’officiant peut lui-même faire partie, ce dernier récitera Ânénou. Mais s’il n’y a à la synagogue que six ou sept personnes qui observent le jeûne et participent à l’office, l’officiant pourra réciter Ânénou entre Goël et Rofé Amo Yisraël. S’il y a par contre moins de six personnes qui jeûnent et se trouvent à la synagogue, le ministre officiant récitera Anénou dans Choméâ Téphila.
(Pour le jeûne d’Esther, il est préférable qu’il y ait a priori dix personnes qui jeûnent à la synagogue.)
Si, pour des raisons de santé, le Hazan (ministre officiant) qui lit la Torah ne jeûne pas, il ne pourra officier que si personne ne peut le remplacer.
D’ailleurs toute personne qui, pour une raison quelconque, ne jeûne pas, ne peut pas être officiant puisqu’elle ne peut pas dire Anénou Béyom Hata’anith Hazé dans la répétition de la Amida, sans jeûner.
Toutefois, si on ne peut la remplacer, elle pourra tout de même officier pour ne pas priver les fidèles de répondre au Kaddish, à la Kedoucha et à Barekhou, mais elle ne dira pas Ânénou comme bénédiction indépendante : elle le récitera dans Choméâ Tefila et terminera par Choméâ Tefila et non par Ha’oné Léâmo Yisraël Béèt Tsara .
Il en est de même pour celui qui doit officier à Cha’harit : s’il se sent trop faible pour jeûner et ne peut être remplacé, il ne dira pas Ânénou en tant que bénédiction indépendante dans la répétition, mais le récitera dans Choméâ Tefila.
B) Anénou pour le fidèle
Lors d’un jeûne public, on doit dire Ânénou aussi bien dans la prière du matin que dans celle de Minha, au milieu de la bénédiction de Choméâ Tefila. On terminera la bénédiction par : Ki Ata Choméâ Tefilat Kol Pé, Baroukh Ata Ado-Nay Choméâ Tefila (et non Haôné Léamo Yisraël Béèt Tsara, car cette version est réservée à la répétition par l’officiant, lorsqu’il dit Anénou entre Goël et rofé). À Tichâ Béav, chacun récitera également Ânénou dans la Âmida d’Arvît, puisqu’il aura déjà commencé à jeûner avant la tombée de la nuit. Mais pour les autres jeûnes où l’on peut continuer à manger toute la nuit, il suffit de dire Anénou le matin et l’après-midi.
Dans certaines communautés, on a l’habitude de dire Anénou dans toutes les Âmidot, même dans la prière d’Arvit la veille des jours où le jeûne ne commence que le matin : cet usage se justifie sur le plan Halakhique.
Les Ashkenazes, eux, réciteront toujours Ânénou dans la prière de Minha du jeûne.
Si on a oublié de réciter Ânénou et qu’on s’en rend compte après avoir prononcé le nom de D. dans la bénédiction de Choméâ Tefila, on n’aura pas le droit de terminer par Lamédéni HouKékha pour pouvoir reprendre à Ânénou, entre Choméâ Tefila et Retsé ; il faudra d’abord terminer la Âmida et dire Ânénou à la fin de Elohaï Nétsor, afin de ne pas s’interrompre dans sa prière.
Si une personne ne jeûne pas pour raison de santé ou autre, elle ne récitera pas la prière de Anénou dans la Amida car elle pourrait paraître menteuse en se contredisant.
La prière de Anénou
עֲנֵנוּ י »י עֲנֵנוּ בְּיום צוֹם תַּעֲנִיתֵנוּ כִּי בְצָרָה גְּדוֹלָה אֲנָחְנוּ. אַל תֵּפֶן אֶל רִשְׁעֵנוּ וְאַל תַּסְתֵּר פָּנֶיךָ מִמֶּנּוּ וְאַל תִּתְעַלַּם מִתְּחִינָתֵנוּ. הֱיֵה נָא קָרוֹב לְשַׁוְעָתֵנוּ, יְהִי נָא חֲסְדְּךָ לְנַחֲמֵנוּ. טֶרֶם נִקְרָא אֵלֶיךָ עֲנֵנוּ, כַּדָּבָר שֶׁנֶּאֱמַר: « וְהָיָה טֶרֶם יִקְרָאוּ וַאֲנִי אֶעֱנֶה. עוד הֵם מְדַבְּרִים וַאֲנִי אֶשְׁמָע ». כִּי אַתָּה ה’ הָעוֹנֶה בְּעֵת צָרָה, פּודֶה וּמַצִּיל בְּכָל עֵת צָרָה וְצוּקָה:
Réponds-nous, Hachem, réponds-nous en ce moment et en ce temps car nous sommes en grande détresse. Ne détourne pas ta face de nous et ne repousse pas nos supplications car tu es Hachem, un D-ieu miséricordieux et clément, répondant à l’heure de détresse, délivrant et sauvant à chaque heure de calamité, ainsi qu’il est dit : « Mais ils crièrent vers Hachem dans leur détresse, Il les fit sortir de leurs angoisses. Béni sois-tu, Hachem qui répond à l’heure de détresse. »
Les personnes exemptées du jeûne du 17 Tamouz :
On n’aura pas à jeûner dans les situations suivantes :
1) Si on est malade, même sans gravité, et qu’on se sent faible ; et ceci sans avoir à attendre que le médecin nous prescrive de manger. De même, si on est convalescent et qu’on craint que le jeûne nous fasse rechuter ;
2) Si on est déjà guéri mais qu’on se sent encore faible ;
3) Si le jeûne nous cause des douleurs aux yeux et provoque une grande souffrance ;
4) Si on a une température de plus de 38 ° et qu’on se sent faible ;
5) Si on souffre de violents maux de tête ;
6) Si on a une gastro ;
7) Si on souffre d’une angine ;
8) Si on a un taux de diabète au-delà de la normale (180 à 200 mg), un diabète non équilibré ou présentant des complications ;
9) Si on est atteint d’une immunodépression congénitale ou acquise ;
10) Si notre tension est élevée ;
11) Si on souffre d’un ulcère ;
12) Si on est malade du cœur, qu’on a des antécédents cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée (avec complications cardiaques, rénales et vasculo-cérébrales), ATCD d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, de chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque ;
13) Si on souffre d’arthrose chronique ;
14) Si l’on souffre d’une infection pulmonaire, d’une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale (broncho-pneumopathie obstructive, asthme sévère, fibrose pulmonaire, syndrome d’apnée du sommeil, mucoviscidose notamment) ;
15) Si on est atteint de cirrhose au stade B du score de Child Pugh au moins ;
16) Si on présente un syndrome drépanocytaire majeur ou qu’on a un antécédent de splénectomie ;
17) Si on souffre d’une infection rénale ou d’une insuffisance rénale chronique dialysée ;
18) Si on souffre d’une infection urinaire ;
19) Si on est atteint d’un cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie) médicamenteux : chimiothérapie anti-cancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive. Ou si l’on souffre d’une infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3 ;
20) Si on est âgé de 80 ans ou plus car le jeûne diminue nos forces ou nous affaiblit significativement ;
21) Si on est obèse (indice de masse corporelle (IMC) > 40 kgm2) ;
22) Les garçons âgés de moins de 13 ans et 1 jour, les filles âgées de moins de 12 ans et 1 jour, n’ont pas le droit de jeûner, même une heure, mais ils s’abstiendront de friandises ou de tout autre aliment qui pourrait leur procurer du plaisir car ils doivent ressentir le deuil avec l’ensemble de la communauté ;
23) Les femmes enceintes, même de moins de 40 jours, et même si elles ne souffrent pas de jeûner ;
24) Les femmes qui allaitent et qui se trouvent dans les 24 mois après leur accouchement. Ou même si elles n’allaitent plus, mais se sentent encore très faibles. (Certains décisionnaires autorisent à manger toute femme qui se trouve dans les 24 mois de son accouchement) ;
En règle générale, une personne autorisée à manger veillera à ne consommer que ce qui lui est nécessaire et non des gourmandises.
Si on est exempté du jeûne du 17 Tamouz mais qu’on désire se l’imposer :
Il est important de rappeler que les personnes autorisées à manger et à boire ne doivent surtout pas jeûner, il faudra les convaincre et les en empêcher avec tact. Car leur santé passe avant.
Les Sages n’ont pas instauré de jeûne pour les cas de maladies sans gravité : une fois encore, la santé passe avant le jeûne.
Une personne autorisée à manger pourra consommer n’importe quel aliment (cachère 🙂 !), même ceux qu’elle aime particulièrement. Il n’existe aucune restriction quant à la quantité.
Néanmoins, elle veillera à s’abstenir de consommer des aliments qui ne sont pas indispensables, comme les confiseries ou les gourmandises.
Les femmes enceintes ou qui femme allaitent :
Les femmes enceintes :
– jeûnera si elle est en bonne santé ;
– jeûnera quelques heures si elle se sent un peu faible ;
– ne jeûnera pas si elle est très faible ;
– si elle souffre d’une maladie quelconque même sans danger ou qu’elle est en bonne santé mais que son bébé est malade, même sans gravité, et que son médecin lui a dit que le jeûne pourrait affaiblir l’enfant ou que son lait s’arrêterait, elle sera autorisée à manger le strict nécessaire pour la santé de son bébé.
Une femme qui allaite :
Une femme qui allaite et a accouché depuis moins de deux ans :
– jeûnera si elle est en bonne santé ;
– jeûnera quelques heures si elle se sent un peu faible ;
– ne jeûnera pas si elle est très faible ;
– si elle alterne lait maternel et lait synthétique ou qu’elle a cessé d’allaiter, mais se sent très faible, elle ne jeûnera pas ;
– si elle souffre d’une maladie quelconque même sans danger ou qu’elle est en bonne santé mais que son bébé est malade, même sans gravité, et que son médecin lui a dit que le jeûne pourrait affaiblir l’enfant ou que son lait s’arrêterait, elle sera autorisée à manger le strict nécessaire pour la santé de son bébé.
Une Mila le 17 Tamouz :
Quand le 17 Tamouz n’est pas repoussé au dimanche et qu’une Mila est prévue en son temps (le 8ème jour), le Mohel, le père de l’enfant, le Sandak ou encore un Hatan dans les 7 jours de son mariage, ont l’obligation de jeûner.
Quand le jeûne du 17 Tamouz tombe Chabbat et qu’il est repoussé au dimanche, soit le 18 Tamouz, seuls un Hatan (dans les 7 jours de son mariage), le Mohel, le père de l’enfant et le Sandak seront autorisés à manger à la mi-journée, environ vers 13h30, mais les autres fidèles jeûneront. Si toutefois, dans la synagogue, on a pour coutume de jeûner, tout le monde devra suivre la tradition locale.
Des cachets :
Il sera permis de prendre avant le jeûne des cachets « Tsom Kal » pour nous aider à tenir.
Se laver la bouche pendant le jeûne :
A priori, le jour du jeûne on ne se lavera pas la bouche, mais une personne qui ne le supporte pas sera autorisée à le faire, même avec du dentifrice : à condition de ne pas mettre plus d’un Réviît dans sa bouche (moins de 81g d’eau) en veillant à ne pas l’avaler et à bien baisser sa tête afin que l’eau n’aille pas au fond de la gorge.
Se doucher le jour du jeûne :
Il est permis de se laver à l’eau chaude le 17 Tamouz, mais quiconque s’en abstient sera digne de louanges.
L’usage chez les Ashkénazim est de s’abstenir de se doucher à l’eau chaude ce jour-là.
Fumer pendant le jeûne du 17 Tamouz :
En général il est déconseillé de fumer selon la Halakha. Ceux qui ne peuvent pas s’en passer seront autorisés à fumer discrètement le 17 Tamouz, tout comme les autres jours de jeûne, sauf à Yom Kippour.
Cependant, il est interdit de mâcher du chewing-gum, à moins qu’il n’ait aucun goût.
Les soldats et les gardes de sécurité :
S’ils sont affectés à une mission le jour du jeûne du 17 Tamouz et que les chaleurs sont excessives, il leur sera permis de boire comme d’ordinaire afin qu’ils puissent exercer correctement leurs fonctions.
Maux de tête :
Si on souffre d’un petit mal de tête, on pourra prendre un cachet qui n’a pas bon goût. On essaiera d’abord de l’avaler sans eau, mais si ce n’est pas possible, on pourra prendre un petit peu d’eau.
Nous avons déjà mentionné qu’un violent mal de tête rend exempt du jeûne.
Les 3 semaines de deuil :
Du 17 Tamouz au 9 Av au soir, nous serons dans la période des Ben Hamétsarim, les trois semaines de deuil. Pendant ces 22 jours, nous devrons réduire le plus possible les marques de joies et les festivités (les détails de ces lois suivront, Béézrat Hachem). Toutes les coutumes sont respectables, elles varient d’une tradition et d’une communauté à l’autre.
N’oublions jamais que le but de ces pratiques est de nous aider à faire Téchouva, de demander à Hachem de nous apporter son Machiah et surtout, c’est l’essentiel, de nous rappeler l’unité du peuple d’Israël.
Les périodes de violences :
Le deuil qui est le nôtre du 17 Tamouz au 9 Av a pour sens profond de nous rappeler les nombreux épisodes de violences et de cruautés que les Juifs ont subis tout au long de l’Histoire.
Beaucoup d’événements tragiques ont précisément eu lieu pendant cette période, entre autres :
- La destruction de nos deux Temples ;
- L’expulsion des Juifs d’Angleterre en 1290 ;
- L’extermination des juifs par les Croisés ;
- L’expulsion des Juifs de France par Philippe IV en 1306 ;
- L’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492 par le décret des Rois catholiques ;
- L’annonce de la 1ère et 2ème Guerre mondiale…
C’est pour cela que pendant cette période, nous avons la tradition de marquer un temps d’arrêt par certaines restrictions pour nous souvenir et réfléchir à toute cette souffrance qu’a endurée le peuple d’Israël.
Si on a prononcé une bénédiction sur un aliment par erreur :
Lorsqu’on a prononcé par erreur une bénédiction sur un aliment ou une boisson pendant un jour de jeûne ou lors d’un jeûne qu’on a accepté par un vœu, on devra impérativement goûter un tout petit peu de cet aliment afin que la bénédiction n’ait pas été faite en vain et on pourra continuer à jeûner. On pourra aussi réciter Anénou dans la Amida. Ceci est valable si on a goûté ou mangé moins de 29 grammes (Kazaït) ; mais si on en a consommé plus, même si on doit poursuivre son jeûne, on ne pourra plus réciter la prière de Anénou dans la Amida.
La Halakha n’exige pas de remplacer ce jeûne par un autre jour de jeûne, sauf si on souhaite le faire pour se faire pardonner son erreur, lorsqu’on est en bonne santé.
Cette règle s’applique à tous les jeûnes de l’année, sauf à celui de Yom Kippour dont l’obligation est énoncée par la Torah. Dans le cas de Yom Kippour, on ne devra absolument pas goûter à l’aliment, même s’il a été béni, mais on veillera bien à dire Baroukh Chem Kévod Malkhouto LéOlam Vaed.
Pendant les jeûnes, il est permis de goûter un aliment sans l’avaler, sauf pendant les jeûnes de Yom Kippour et de Tichâ Béav. Les Ashkénazes, eux, sont en revanche plus stricts.
Car prononcer une bénédiction en vain est interdit par la Torah, alors que goûter un plat le jour d’un jeûne (hormis Yom Kippour) n’est interdit que par ordonnance rabbinique.
Voyager le jour d’un jeûne :
– Celui qui voyage le jour du jeûne commencera à l’heure du pays où il se trouve au départ ;
– Le Taânit se terminera selon le pays de départ, ceci tant qu’il sera dans l’avion et pas encore arrivé à destination ;
– Si l’on vole d’Amérique vers Israël, le jeûne s’en trouvera raccourci car on aura voyagé dans le sens contraire de la course du soleil ;
– En revanche, si l’on vole d’Israël vers l’Amérique, le jeûne sera rallongé puisque le voyage s’effectuera dans le sens de la course du soleil. Mais en cas de force majeure, si on se sent un peu faible, on pourra s’appuyer sur l’avis des Poskim (décisionnaires) qui se basent sur l’horaire du pays de départ. Ainsi, même si on est encore dans l’avion mais que le jeûne est terminé dans le pays de départ, on aura le droit de manger dans l’avion sans attendre la fin du jeûne dans le pays d’arrivée. Et si on est sorti de l’avion, on mangera discrètement.
– Si on vole au-dessus d’un pays où l’heure de la fin du jeûne est arrivée, on pourra manger même si dans ce pays le jeûne finit une ou deux heures plus tôt que dans son pays de départ.
– L’opinion de la plupart des décisionnaires est que la fin du jeûne est fixée par l’horaire du pays d’atterrissage.
Règle générale :
Pour les Sefaradim, le jeûne se terminera 20 minutes après le coucher du soleil. Aussi bien en Israël qu’en diaspora.
Les Ashkenazim attendront la sortie des étoiles.