Les calculs et les prévisions sur la venue du Machiah
Notre Maître, le Rav Ovadia Yossef z.t.l a écrit dans ses Drachot : « Concernant les calculs et les prévisions sur la venue du Machiah, il faut se comporter avec beaucoup de vigilance et de discernement et ne pas faire chaque jour de nouvelles annonces sur sa venue proche Hassvé Chalom, cela ne pourrait qu’entraîner le peuple d’Israël à ne plus accorder de crédit à sa venue, ce qui serait dramatique. Mais par contre, nous devons guetter très attentivement la rédemption, qui se réalisera très prochainement et rapidement et de nos jours, Amen. »
En réalité, il n’est pas nécessaire de déployer de grands efforts pour résoudre cette apparente contradiction. Les mots exacts du Talmud sont : « Trois choses viennent quand on n’y pense pas : le Machia’h, une trouvaille et un scorpion. » (Traité Sanhédrin 97a). Cela signifie que, à l’instar d’une trouvaille à laquelle on ne s’attend pas, le Machia’h se révélera soudainement, sans que l’on ait pu déterminer précisément ce moment à l’avance.
Parfois des gens – et même certains Rabbanim – essaient de comparer des textes bibliques en voulant à tout prix les appliquer à la réalité quotidienne et à l’histoire. Même si ce qu’ils disent se tient, ces comparaisons troublent beaucoup nos Sages d’aujourd’hui parce qu’avant de les présenter à la communauté, il faudrait demander aux Guédolim si ces comparaisons sont bien Al Pi Torah (selon notre sainte Torah). Car même si ces propos se tiennent et même si on est un Gadol (ou qu’on pense être un génie) il faut en discuter avec les grands en Torah de la génération comme nos Sages l’ont fait à travers l’histoire.
Mais le plus grave, c’est qu’en procédant ainsi, on provoquera une grande déception dans le peuple qui n’aura pas vu la venue du Machiah’ à la date prévue.
Les plus grandes autorités de la Torah nous mettent d’ailleurs en garde. La Guémara Sanhedrin cite le célèbre anathème de Rabbi Chémouel Bar Nah’mani z.t.l. à l’encontre de ceux qui calculent la fin de l’exil.
Il y a environ 25 ans, notre Maître Rav Ovadia Yossef z.t.l. a raconté qu’il avait vu en rêve le Machiah’ fils de David au Kotel Ha-Maâravi (le Mur Occidental) et qu’il lui a demandé : « Quand viendras-tu délivrer Israël ? » Le Machiah’ lui a répondu : « Baroukh’ Hachem ! Il y a de nombreuses personnes qui font Techouva, mais il n’y en a pas encore assez. Si d’autres personnes faisaient elles aussi Techouva, je pourrais dans quelques temps venir délivrer Israël, dans un futur proche. »
Par conséquent, il faut influencer les autres à revenir de façon sincère vers Hachem. «Qu’on fasse beaucoup ou qu’on fasse peu, ce qui compte c’est de diriger son cœur vers Hachem ».
אחד המרבה ואחד הממעיט ובלבד שיכוין לבו לשמים
Références : Guémara Bérakhot page 5b et 17a, Guémara Ménahot 104b et 110a, Michna Ménahot chapitre 13, Rabbi Yossef Karo z.t.l. dans le Choulhan Aroukh section Orah Haim Siman 1 saif 4 voir le Touré Zhaav saif Katan 3, Rabbi Yitshak Yossef Chlita dans le Yalkout Yossef Halakhot Hachkamat Haboker Siman 1 saif 20.
Nos maîtres enseignent dans la Guémara Ta’anit (29a) : Le 7 Av, les non-juifs ont pénétré à l’intérieur du Hékh’al (l’endroit le plus sacré du Temple de Jérusalem) et le 9 Av vers le soir, ils y ont allumé un feu qui brûla toute la journée du 10 Av.
Puisque le 10 Av est lui aussi un jour de malheur, il est bon de ne toujours pas consommer de viande, ni de vin, jusqu’au coucher du soleil (Chki’a). Les Ashkénazes ont l’usage de se l’interdire seulement jusqu’à H’atsot (la moitié de la journée) du 10 Av.
Il est permis aux Séfarades de se laver, de se couper les cheveux (et la barbe) et de laver leur linge dès la sortie du 9 Av, alors que les Ashkénazes s’imposent la H’oumra (la rigueur) sur ce point également la journée du 10 Av, jusqu’à la moitié de la journée.
APHORISME DE NOS SAGES
La Torah et la Terre d’Israël nous unissent profondément et nous ont permis de faire face à tous les dangers de l’Histoire.