Voici les sept principes clés de la moralité qui, selon l’opinion Rabbinique, sont du devoir de tout humain, puisque tous les hommes sont les descendants d’un ancêtre commun. Ces lois Noahides, ces impératifs moraux universels, ont été imposés à Noé et ont précédé la Torah.
Selon Maïmonide, l’acceptation sur la base de la Bible de ces sept préceptes universels, signifie que tout Gentil juste est compté parmi « les pieux des nations du monde (Hassidé Oummot Ha-Olam) et a sa part dans le monde à venir » (Tos Sanh 13,2).
1. La foi en un D. unique
Tout individu se doit de croire en un Créateur unique de l’univers et des humains, qui connaît les actes et les pensées de Ses créatures, exerce Sa providence à leur égard et juge les humains en fonction de leurs actes.
C’est le D. unique et c’est Lui qu’il convient de servir et de prier.
L’implication concrète de cette injonction est l’interdiction formelle de se livrer au culte païen d’une quelconque divinité, de quelque nature idolâtre qu’elle soit. Et d’avoir foi en un autre être créateur de l’univers.
2. L’interdiction de blasphémer
Le respect dû à D.
Les humains ont le devoir de révérer le Créateur qui leur a donné la vie et qui a créé le monde au sein duquel ils peuvent s’épanouir. Cela implique l’interdiction de prononcer tout blasphème ou expression injurieuse à Son propos.
3. L’Interdiction de TUER ou de se SUICIDER
Le respect de la vie humaine.
Les humains ont été faits à l’image de leur Créateur. Leur vie est un don du Très-haut et nul n’a le droit de la retirer.
Il convient de s’attacher à la perpétuation de l’espèce humaine que D. a investie des moyens d’habiter la terre et de l’aménager.
Cela implique concrètement l’interdiction formelle de tuer qui que ce soit, y compris l’embryon dans le ventre de sa mère. Le meurtre d’une seule personne équivaut au meurtre de l’humanité entière et constitue une atteinte au Créateur, à l’image de qui les humains ont été faits.
4. L’Interdiction de VOLER
Le respect de la propriété d’autrui.
A chacun sont accordés par D. certains biens et certaines richesses et nul n’a le droit de l’en déposséder.
L’implication concrète de ce principe est l’interdiction formelle du vol de quelque manière qu’il s’exerce et de toute forme d’appropriation du bien d’autrui, qu’elle s’effectue par la ruse ou par la force ou de quelque façon illégale.
Cette interdiction comprend le refus d’un dû ou d’un salaire et l’enlèvement d’un être humain, quel que soit son âge.
Le respect de la propriété d’autrui doit également inspirer aux humains des actes de charité et de bonté ainsi que le désir de venir en aide à leurs semblables.
5. L’Interdiction des unions immorales
Le respect de l’intégrité familiale.
Le Créateur a initialement façonné l’homme et la femme en une seule entité pour que s’en épanouissent par la suite deux existences complémentaires destinées à atteindre conjointement leur plénitude.
La vie maritale et les règles qui la régissent constituent le fondement de la perpétuation de l’espèce humaine et de l’intégrité familiale et sociale.
Cette intégrité se caractérise également par le maintien de valeurs de décence et de pudeur au sein de la vie au foyer. L’implication concrète de ce principe est l’interdiction de toute union incestueuse : l’interdiction de toute intimité entre membres de parenté filiale immédiate, l’interdiction de l’union d’une femme mariée avec tout individu étranger. L’interdiction des rapports entre mâles ou avec des animaux.
6. L’Interdiction de consommer d’un animal vivant
Le respect des animaux.
Nous avons le devoir de respecter toutes les créatures vivantes dont D. a peuplé le monde.
Contrairement au cas du monde végétal, lequel est en perpétuel renouvellement, l’atteinte à la vie animale est irrémédiable.
Tout en n’interdisant pas de consommer de la viande animale, la Torah fixe des limites précises quant à l’usage que l’homme peut faire des animaux afin de pourvoir à ses besoins. L’implication concrète de cette règle est l’interdiction de la consommation d’un animal (ou de l’amputation de l’un de ses membres) lorsqu’il est encore en vie.
Cette interdiction qui nous invite à ne pas demeurer indifférent à la souffrance des animaux, contribue encore à affermir notre sensibilité aux souffrances de nos semblables, nous retient de leur porter atteinte et nous incite à soulager leur détresse.
7. L’obligation d’instaurer des tribunaux
L’institution d’une justice équitable.
Afin que tous les principes exprimés ici soient respectés, il faut que les différentes structures humaines de la société se dotent de tribunaux dont les juges soient investis du devoir – et du pouvoir – de faire appliquer ces principes. Et donc de punir les contrevenants des Sept Lois Noahides.
Aphorisme de Baba Metsia 58b :
Opprimer quelqu’un verbalement est plus grave que de lui voler son argent.