(Exode XVIII, L à XX, 23)
RÉSUMÉ :
1) Yitro, l’ancien prêtre de Midian et beau-père de Moché, cet homme qui avait connu tous les cultes, se convertit au judaïsme, rejoint son gendre et lui ramène son épouse Tsipora et ses deux fils, Guerchom et Eliezer.
2) Il s’aperçoit que Moché est submergé par le nombre de causes de justice à régler et lui conseille de s’adjoindre des auxiliaires, choisis parmi des hommes qualifiés, pour l’aider dans sa tâche écrasante.
3) Au troisième mois, en son premier jour, Israël arrive devant la montagne du Sinaï. Après trois jours de préparatifs intensifs, le 6 Sivan 2448, le peuple hébreu assiste à la révélation de la parole divine, la promulgation de la Torah et des Dix Commandements.
4) Au milieu du tonnerre et des éclairs, la voix d’Hachem ébranle les milliers de fils d’Israël qui demandent à Moché de se faire leur interprète car ils ne peuvent plus supporter l’ampleur de la parole d’Hachem.
*Je fus étranger dans un pays inconnu **Le D… de mon père me vint en aide et me sauva du glaive de Pharaon ***On trouve 613 lettres dans les 10 commandements ce qui représente les 613 Mitsvot.
LES DIX COMMANDEMENTS : L’AVENIR DE L‘HOMME
1) Je suis l’Éternel, ton D.ieu qui t’a fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude.
2) Tu n’auras pas d’autre D.ieu que moi devant ma face. Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel, ton D.ieu, je suis un D.ieu jaloux, qui punit l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième générations de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’en 1000 générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.
3) Tu n’invoqueras pas le nom de D.ieu en vain car l’Éternel ne laissera point impuni celui qui prononcera son nom en vain.
4) Tu te souviendras de sanctifier le Chabbat le jour du repos. Tu travailleras six jours et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos d’Hachem, ton D.ieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours Hachem a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi Hachem a béni le jour du repos et l’a sanctifié.
5) Tu honoreras ton père et ta mère afin que tes jours se prolongent dans le pays qu’Hachem, ton D.ieu, te donne.
6) Tu ne tueras pas.
7) Tu ne commettras pas d’adultère.
8) Tu ne voleras pas.
9) Tu ne porteras pas de témoignage mensonger.
10) Tu ne convoiteras pas le bien d’autrui. Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain.
HAFTARA (lsaïe 6, 1-7,6 et 9, 5-6) :
Il n’était certes pas facile de trouver un texte prophétique qui soit à la hauteur de la Révélation qui forme le sujet central de la Sidra de cette semaine. Le passage qui a été choisi traite de l’apparition d’Hachem au prophète Isaïe et précise la mission dont il fut chargé auprès de son peuple. Mais chose importante, chaque Hébreu, encore esclave la veille, s’est trouvé chargé de mission, tout comme Isaïe, et allait accepter de devenir un membre actif d’un « royaume de prêtres et d’un peuple saint » (Exode 19, 6).
Le texte de la Haftara ne fait donc que préciser, dans une certaine mesure, les différents domaines dans lesquels, non seulement Isaïe mais chacun de nous, aura à agir sur sa conduite.
Note liturgique : Les communautés du rite Sefarade arrêtent cette Haftara après le verset 13.
LE CONSEIL DE YITRO :
Il n’y a pas de mots suffisamment puissants et évocateurs pour décrire la personnalité de Moché, l’homme qui a parlé à Hachem face à face, l’homme qui a porté à bout de bras le peuple hébreu, un peuple d’esclaves transformés en hommes libres pour devenir le peuple d’Hachem.
Yitro, le beau-père de Moché, est un observateur impartial. Il se rend compte de la charge que Moché fait peser sur le peuple. « Ton procédé n’est pas le bon : tu seras vite épuisé et le peuple avec toi. La tâche est trop lourde, tu ne saurais l’accomplir tout seul » (Exode 18/18.).
ORGANISATION JUDICIAIRE :
Alors Yitro met en place toute une organisation judiciaire en demandant à Moché de quadriller le peuple par la nomination de chefs de 1000, de chefs de 100, de chefs de 50 et de chefs de 10 hommes. Les Juges étaient choisis par le peuple et leur titre ratifié par Moché. Soixante dix mille six cents Juges furent ainsi nommés, soit un Juge tous les sept hommes.
GRANDEUR DE MOCHÉ :
Car Moché a accepté le conseil de Yitro et l’a immédiatement mis en pratique. Il n’a pas considéré comme une atteinte portée à son autorité ou à celle de la Torah le fait d’écouter un conseil judicieux venant pourtant d’un homme étranger au peuple juif (si l’on estime que la conversion de Yitro eut lieu plus tard).
Moché a été un grand homme capable d’écouter et de suivre un conseil, même venant d’un idolâtre. Et si un grand homme peut certes commettre des erreurs, sa grandeur réside dans le fait de les reconnaître et de les réparer.
L’ABNÉGATION :
C’est un clin d’œil lancé aux Rabbins qui s’estiment diminués lorsqu’un bon conseil leur vient des fidèles de la Communauté. Car la Torah vient ainsi de nous confirmer le sens de l’abnégation dont doit être animé un véritable dirigeant communautaire : son unique souci réside dans l’intérêt bien compris du judaïsme et du peuple juif.
Aphorisme de Rabbi Akiba z.t.l
De même que pour faire une maison il faut un maçon, pour une robe, un tisserand, pour une porte, un menuisier, de même, le monde témoigne de la présence d’Hachem.