Parachat Chélah Lekha

Cette Paracha contient deux commandements positifs et un interdit

1. Prélèvement de la Halla.
2. Les Tsitsit à mettre aux coins du vêtement.
3. Interdiction de se laisser égarer par le penchant du cœur ou par ce que voient les yeux.

La Sidra s’ouvre sur l’envoi des Méraguélim, les explorateurs, en vue de la conquête de Kénaân (Israël). Cette mission, aura des conséquences néfastes pour le peuple car en rejetant la terre qu’Hachem leur offrait, ils ont dû errer pendant 40 ans dans le désert, le temps que toute cette génération disparaisse.
Yéhochoua et Calev dirent : « Le pays que nous avons parcouru pour l’explorer est bon, il est excellent », mais d’autres explorateurs ont critiqué la Terre d’Israël et ce sont eux que le peuple a écoutés…
Cela nous permet de mieux comprendre pourquoi la Torah est si stricte à propos de la diffamation, de l’écoute du Lachon Hara. Quand on cause un tort matériel à son prochain, on peut toujours le réparer en payant pour le dommage causé.
Mais combien d’efforts faut-il pour changer une image négative causée par une rumeur ! À plusieurs endroits, la Torah compare la langue à une flèche : une fois que la flèche est tirée de l’arc, on ne peut plus la ramener. C’est pourquoi, une personne doit être très, très prudente avec sa langue. Le pouvoir de la parole est si puissant que les Sages nous enseignent que l’art de vivre dans ce monde est fait de silence.

Histoire de nos Sages

Il était une fois deux mendiants, un Juif et un non-Juif allemand, qui voyageaient ensemble. Le Juif dit au Gentil de faire croire qu’il était juif pour que les Juifs le prennent en pitié. Comme Pessa’h approchait, le mendiant juif apprit donc à son camarade comment se conduire pendant le Séder. Il lui parla du Kiddouch, de Netilath Yadaïm », de la Matsa… mais il oublia de lui mentionner le Maror (les herbes amères).

L’Allemand fut naturellement invité à célébrer Pessa’h dans une famille et il attendit impatiemment tous les bons plats dont le Juif lui avait parlé. Mais on lui servit en premier une petite branche de céleri trempée dans de l’eau salée.
Il dut ensuite attendre encore pendant la lecture de la Hagadah qu’on récitait en chantant. Il était de plus en plus affamé, mais il ne pouvait rien dire. Enfin on distribua la Matsa, ce qui le rendit très joyeux car le Juif lui avait dit qu’après, on lui servirait un repas royal.
Mais à sa grande surprise, on lui tendit une branche de raifort – le Maror !
Pensant que c’était là tout le repas, il sortit en toute hâte, la bouche en feu… et le ventre creux. « Ah ces Juifs ! » grommela-t-il, « c’est tout ce qu’ils servent après toute cette cérémonie ! » Il rentra chez lui et s’endormit.
Quelques instants plus tard, arriva le juif, tout heureux et rassasié par les plats succulents. « Alors, comment était ton Séder ? » demanda-t-il. L’Allemand, tout décontenancé, lui raconta son dépit : « Tu es sot ! lui dit le Juif.  Si tu avais juste attendu un peu, on t’aurait servi d’excellents plats, comme à moi »!
Il en est de même pour les Méraglim, il leur aurait fallu un peu de sagesse pour leur donner la force d’entendre la réponse d’Hachem, même s’ils la connaissaient.
En conclusion, l’homme veut bien entendre ce qu’il est prêt à accepter mais pour réussir, la sagesse est indispensable. En d’autres termes, la maîtrise de nos passions peut nous conduire au succès dans notre vie.

Aphorisme de nos Sages

L’homme digne d’être écouté est celui qui ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu.