Les quatre niveaux de Kappara

A) La Guémara nous enseigne qu’il existe quatre niveaux de fautes et nous étudierons ensembles comment faire Techouva (repentir) pour chacun. Les conditions pour obtenir le pardon varient en fonction du type de faute commise.

A) Le premier niveau est le fait de ne pas accomplir une Mitsva Assé, un commandement positif, par exemple : ne pas réciter le Chémâ, ou le Birkat Hamazon, ne pas mettre ses Tefilin : ces fautes, sont immédiatement pardonnés en faisant Téchouva.

A) Le deuxième niveau d’Avéra est la violation d’une Mitsva Négative comme porter du Chaatnez (un vêtement fait de lin et de laine mélangés) ou ne pas respecter la cacherout, blasphémer le Chabbat. Si le fauteur fait ensuite Téchouva, ce repentir suspendra sa faute jusqu’au jour de Yom Kippour, qui le purifiera de sa faute.

B) Toutefois, si le fauteur parvient à atteindre ce niveau de Téchouva par lui-même (sans l’intervention d’une punition) il sera en fait capable d’obtenir le pardon sans avoir besoin de l’aide de Yom Kippour.

C) Le troisième niveau de faute c’est celui qui transgresse un interdit passible de Karète (passible de retranchement) ou de Mita (la peine capitale).

Ainsi par exemple, s’il n’a pas respecté les lois de la pureté familiale (Nida), s’il a mangé du Hamets à Pessah, mangé ou bu du sang, mangé le jour de Kippour, pratiqué l’adultère ou l’idolâtrie, profané le Chabbat…

La Téchouva et Yom Kippour ne suffisent pas ensemble pour atteindre l’expiation. Pour ce type d’Avéra (de faute), la Téchouva, son sentiment de culpabilité accompagnée de Yom Kippour, suspend la punition, mais le fauteur doit également passer des Yissourim, (des souffrances), afin d’être totalement pardonné.

D) Le quatrième niveau de faute est le ‘Hiloul Hachem (profaner le nom du Divin). Son repentir, Yom Kippour et ses souffrances suspendent sa faute, mais ce n’est qu’à sa mort que sa faute est totalement expiée.

E) Cependant, il existe une grande note d’espoir, nous ouvrant une perspective plus positive de notre approche de la Téchouva.

Cette Guémara citée plus haut, fait référence à celui qui fait Téchouva Mi’yira (par peur de la punition). Lorsque l’on commet une faute et que l’on fait Téchouva Mi’yira, le péché se transforme en une faute involontaire, ainsi, Yom Kippour est encore nécessaire pour éliminer les restes de la faute.

F) En revanche, faire Téchouva Mé’ahava, (une Téchouva par amour pour Hachem) a le pouvoir d’éradiquer tous types de fautes, même le ‘Hiloul Hachem et les péchés deviennent des Mitsvot, une fois ces fautes converties en Mitsvot, Yom Kippour et les Yissourim sont inutiles, puisqu’il n’y a plus de péché à expier.

On ne rappellera pas la moindre de ses fautes à celui qui s’engage à ne plus jamais les commettre s’il fait sincèrement Téchouva par amour pour Hachem, 

Celui qui se dit : « Je peux fauter puisque je me repentirai » est un sot.

G) La Téchouva et Yom Kippour ont le pouvoir de pardonner que les fautes commises envers Hachem (si l’on a fait Téchouva !)

Le repentir a le pouvoir de pardonner les fautes commises envers Hachem, et non les fautes commises envers nos prochains. Avant Yom Kippour, il faudra présenter nos excuses et obtenir le pardon des personnes envers lesquelles nous avons fauté.

Aphorisme de Menahem Mendel le Kotsker z.t.l

Le monde entier ne vaut pas un soupir, pas même un seul. Alors ne nous attachons pas trop à ce monde.

REFERENCES DES HALAKHOT

A) Références : Chémot chapitre 12 verset 19, Vayika chapitre 7 verset 27, Guémara Yoma 86a, Guémara Kéritout, Guémara Moëd Katan page 28a ; Rabbi Moché Bar Maïmon z.t.l dans le Rambam Hilkhot Téchouva chapitre 8 Halakhot de 1 à 8.

B) Rabbi Menahem Ben Chlomo z.t.l dans le Méïri de la Guémara Yoma 85a.

C) Références : N’est passible de Karet que celui qui commet la faute volontairement et en connaissance de cause. Il y a 36 fautes pour lesquelles celui qui les commet est passible de Karet et elles sont énumérées au début du traité Kéritout dans la première Michna. La plupart portent sur des fautes liées aux unions sexuelles interdites (Arayot), à des pratiques idolâtres, à la transgression du Chabbat, manger des graisses interdites (‘Hèlèv) ou du sang, manger à Kippour, à des fautes portant sur le service du Temple…

D) Références : Rabbi Moché Ben Maïmon z.t.l dans Rambam Hil’khot Téchouva chapitre 2 basé sur la Guémara Yoma 85a.

E) F) Références : selon Rech Lakich de la Guémara Yoma 86b; Rabbi Haïm David Azoulay z.t.l, le ‘Hida dans Midbar Kédmot section 400 ot 18 ; Rabbi Moché Sofer z.t.l dans Drachot Hatam Sofer volume 1 page 19 ; Rabbi Yossef Babad z.t.l dans son Séfer le Min’hat ‘Hinoukh Mitsva 364 ot 35 ; Rabbi Yits’hak El’hanan Spector z.t.l dans son introduction du Na’hal Its’hak 2:12, Yalkout Chimôni sur le Téhilim chapitre 45, Séfer Yérmiyahou chapitre 33 verset 25, Talmoud Babli Guémara Yoma 21b, Talmoud Babli Guémara Pessa’him 68b, Talmoud Babli Guémara Nédarim 32a ; Rabbi Moché Ben Maïmon z.t.l dans le Rambam Halakhot Téchouva chapitre 1 Halakha 4 et chapitre 5 Halakha 5 chapitre 7 Halakhot 6 et 7 ; Rabbi Chnéour Zelmnan z.t.l dans le Tania chapitre 24.

G) Références :  Talmoud Babli Guémara Yoma 36b, Talmoud Babli Guémara Sanhédrin 43b, Talmoud Babli Guémara Chvouôt 12a et b, Talmoud Babli Guémara Chabbat 32a, Talmoud Yérouchalmi Guémara Yoma chapitre 8 Halakha 7 ; Rabbi Moché Ben Maïmon z.t.l dans le Rambam Halakhot Téchouva chapitre 2 Halakha 1; Rabbi Chnéour Zelmann z.t.l dans le Tania chapitre 24.