Résumé
BO contient 9 commandements positifs et 10 interdictions.
À un rythme accéléré, les châtiments continuent de s’abattre sur l’Égypte.
Dans notre Sidra nous trouvons les trois dernières plaies des 10 .
La 8ième plaie : les sauterelles achèvent, ce que la grêle avait épargné.
La 9ième plaie :trois jours de ténèbres assombrissent l’Égypte
La 10ième plaie : va bientôt s’abattre sur l’Égypte, car Pharaon s’obstine toujours à ne pas laisser partir les Hébreux. Après la neuvième plaie, le souverain égyptien a même été jusqu’à chasser Moché de sa présence en lui défendant, sous peine de mort, de se représenter une nouvelle fois devant lui .
Finalement la 10ième plaie : la mort des premiers nés signale aux Juifs l’approche de l’heure de la libération.
Toutes les consignes sont données pour que le peuple soit prêt. L’institution de Pessah ajoute à la solennité de l’événement, et dans la nuit du 15 Nissan à minuit, l’ange d’Achem, passant dans toutes les maisons d’Égypte, sème la mort et la consternation.
Dans un ordre parfait, les juives quittent la terre de leurs souffrances et se dirigent vers la Mer Rouge.
L’Eternel frappa l’Egypte respectivement par la plaie des sauterelles, des ténèbres, puis de la mort des premiers-nés. Avant cette dernière plaie, l’Eternel ordonna aux enfants d’Israël de sacrifier un agneau, d’enduire son sang sur les poteaux de la porte puis d’en manger la chair. Il leur ordonna aussi de préparer les matsots et d’en consommer sept jours chaque année à la même date pour toutes les générations. Le peuple d’Israël sortit d’Egypte au milieu de la nuit. Il dépouilla l’Egypte de toutes ses richesses. De nombreux Egyptiens se joignirent au convoi.
Haftara Jérémie 46,13-28
Mais, bien entendu, c’est dans son ensemble que le texte de la haftara est à rapprocher de celui de la sidra de cette semaine. Dans cette dernière, l’Égypte est, à juste titre, la victime des plaies envoyées par Achem en vue de la châtier pour son comportement à l’égard des Hébreux. Dans la haftara, l’Égypte subit encore la punition divine; cette fois-ci c’est Nabucôdonosor qui en est l’exécuteur.
Ajoutons enfin, qu’on peut trouver un parallèle entre le désespoir des Égyptiens se rendant compte qu’ils sont perdus (Exode 10, 7) et la manifestation des Égyptiens contre le pharaon après leur défaite telle que la rapporte la haftara (46, 17).
Le midrach
J’AI APPESANTI SON COEUR.
Les Midrachirn font ressortir la parenté du mot , Ikbadti = (j’ai appesanti) avec le nom Kabed = désignant le foie. La bile, sécrétée par le foie, est considérée comme l’organe qui excite aux mouvements de colère. Chez Pharaon, cet organe était devenu synonyme de cœur.
Mais Yalkout Chimoni cite encore une fable qui illustre la fonction du cœur. si fréquemment mentionnée chez Pharaon, mais toujours dans un sens négatif, si bien qu’on peut soulever la question de savoir jusqu’à quel point Pharaon « avait du cœur ».
ANECDOTE
Un lion voyageait en bateau, accompagné d’un renard et d’un âne. Ce dernier alla percevoir la taxe de navigation chez le capitaine. Le renard lui dit : Insensé ! ne sais-tu pas que la taxe appartient au lion, qui est le roi des animaux et qui voyage avec nous ? Je l’ai perçue en son nom et pour son trésor, répondit l’âne. Mais le lion ordonna sa mise à mort et dit au renard de lui apporter tous les membres de son corps. Le renard le dépeça, mais il ne put résister à l’envie de dévorer son cœur. Où donc est son cœur ? demanda le lion lorsque ses membres lui furent présentés. Il n’avait jamais eu de cœur, répondit le renard. S’il en avait eu, comment aurait-il osé réclamer la taxe du roi? Il en fut de même de Pharaon. Il n’avait jamais eu de cœur, s’il en avait eu, comment aurait-il osé se proclamer Dieu, alors qu’il allait faire ses besoins au Nil ?
VOYEZ, COMME LE MAL EST DEVANT VOUS.
Textuellement: le mal est devant votre figure. Vos mauvaises intentions de quitter l’Égypte à tout jamais avec tous vos biens s’expriment nettement sur vos figures. Elles sont manifestes Rachi se réfère en premier lieu à l’interprétation d’Onqelos (citée en plusieurs variantes) suivant laquelle l’expression Néged pénekem signifie : contre vous-mêmes : «le mal, que vous avez l’intention de faire, se retourne contre vous-mêmes», car je vous défends d’amener vos femmes et vos enfants. Enfin, Rachi cite l’interprétation aggadique : «Il y a une étoile qui porte le nom de «Ra » = mal. Pharaon leur dit: Je pratique l’astrologie et je vois cette étoile s’avancer à, votre rencontre dans le désert. elle annonce sang et tuerie. Et lorsque les enfants d’Israël commettront le péché du veau d’or et que le Saint Béni soit-il voudra les tuer, Moché s’écria dans sa prière: Pourquoi les Égyptiens diraient-ils: c’est sous le signe de «Ra » qu’il les a fait sortir?. Aussitôt: Achem se ravisa au sujet du « Ra » Il changea alors le sang en sang de
la circoncision. En effet, Yéochoua (Josué) les a circoncis. C’est le sens du texte : Aujourd’hui J’ai retiré de dessus vous la honte de l’Égypte (Josué V,9), car ils nous disaient: Nous voyons du sang sur vous dans le désert .
Tu peux en conclure, ajoute l’auteur du Séfer Hassidim, que, s’il n’est pas donné à l’homme de supprimer l’influence des astres ou d’autres facteurs de la nature, il peut néanmoins, par la vertu de la prière fervente, la détourner vers des objectifs moins sensibles à son égard .
AU MILIEU DE LA NUIT.
Rachi rapporte l’explication des Sages: Si Moché a dit «kahatsot » = vers le milieu de la nuit, c’est-à-dire aux environs de minuit, soit un peu avant soit un peu après, et qu’il n’a pas dit : à minuit (comme ce fut le cas effectivement. XII,29), c’est par crainte que les astrologues de Pharaon ne fassent erreur sur le calcul exact de l’heure et ne disent : Moché est un menteur »
Le traité de Berakot. 4 a cite que Moché savait que les astrologues guettaient la moindre erreur dans la réalisation de ses prédictions. Il comprit qu’une inexactitude, si minime fut-elle, qui pourrait se produire dans la dernière phase de ses rapports avec les Égyptiens pouvait jeter le doute sur l’ensemble de sa mission. Aussi jugea-t-il nécessaire de prendre les plus grandes précautions (Rabbi Bahya).
Si la date du mois à laquelle Moïse lança son avertissement apparaît incertaine. la nuit du quatorze Nissan, par contre, était « prédestinée » pour la libération depuis l’époque d’Abraham. Cette nuit, qui a vu tant de miracles en faveur d’Israël et tant de châtiments infligés à ses ennemis, est, en quelque sorte, coupée en deux, comme pour atténuer la rigueur de ses angoisses. Sa seconde moitié qui plonge déjà son regard vers le matin, apporte avec elle la certitude qu’il existe un D… de miséricorde, qui offre le cadeau de la libération à ceux qui désespéraient dans leur misère.
L ‘avertissement concernant la dixième plaie.
Puisque Moché avait annoncé à Pharaon qu’il ne reviendrait plus chez lui, Hachem apparut à Moché avant qu’il ne quitte le palais de Pharaon, et lui ordonna d’avertir Pharaon de l’imminence de la dernière plaie.
Ce fut la seule fois qu’Hachem se révéla à Moché dans le palais de Pharaon qui était rempli d’idoles. Cela ne se produisit qu’en l’honneur de Moché, afin qu’il puisse tenir sa promesse de ne pas revenir voir Pharaon.
« Je vais amener encore une plaie sur Pharaon, annonça Hachem à Moché, et elle fera autant de ravages que toutes les autres plaies réunies. Après cette plaie, non seulement il vous laissera partir, mais il vous conduira lui-même hors de son pays. » Hachem décrivit à Moché la future plaie, au cours de laquelle Il frapperait les premiers-nés.
Moché rapporta Ses paroles à Pharaon. Ainsi a parlé Hachem : ‘A minuit Je sortirai dans le pays d’Égypte et Je frapperai tous les premiers-nés égyptiens, depuis le prince héritier destiné à être le successeur de Pharaon jusqu’au plus humble des Égyptiens, le premier-né de la servante derrière le moulin, et même le premier-né des animaux. Les pleurs et la clameur qui en résulteront seront si intenses que jamais on n’en a entendus ni on n’en entendra de semblables dans le futur. Puis tous tes ministres viendront vers moi (Moché désigna les ministres qui se tenaient à côté de Pharaon), ce général, ce duc, et tous les nobles ! Ils s’inclineront devant moi et nous supplieront de partir. «
Moché savait que Pharaon lui-même se prosternerait devant lui, mais il s’abstint de le mentionner directement car Hachem lui avait ordonné de se montrer respectueux envers le roi d’Égypte.
« Cette plaie n’a pas l’air terrible, plaisanta Pharaon. Combien y a-t-il de premiers-nés en Égypte en tout et pour tout ? Quelques centaines peut-être ? » Mais Pharaon se trompait. Il ne réalisait pas que les femmes égyptiennes qui étaient enfoncées dans l’immoralité, avaient plusieurs premiers-nés engendrés par des pères différents, et que chaque homme avait plusieurs premiers nés de différentes femmes.
Une vieille femme égyptienne vint se moquer de Moché « Tu prétends que la plainte qui suivra cette plaie sera terrible. Comment est-ce possible ? Moi, par exemple, je n’ai plus ni père ni mère qui puisse être frappé. Mes frères et sœurs sont déjà décédés, et mon seul fils est mort. Je ne puis en aucune façon être affectée par cette plaie. Tu es un faux prophète !
• Tu pleureras avant tout le monde prophétisa Moché.
« …L’ETERNEL ET NON UN ANGE… »
(extrait du Zohar)
« Et je passerai dans la terre d’Egypte, cette nuit je frapperai tout premier-né…je suis l’Eternel ».
Une question se pose: Pourquoi est-ce qu`Hachem frappa lui-même les premiers-nés égyptiens? Il aurait pu le faire par l’intermédiaire d’un de ses anges serviteurs?
Rabbi Shimon bar Yo’haï nous enseigne que les anges ne savent pas discerner entre la goutte qui conçut un premier-né et celle d’un autre enfant.. Seul Hachem le pouvait. Les anges envoyés du Tout-Puissant, ne connaissent que ce qu’il leur est permis de savoir. Par exemple, toutes les événements que Hachem va réaliser dans le monde leur sont connus parce que l’Eternel les proclame dans les Cieux avant de les accomplir. De même, lorsqu’un ange destructeur est envoyé dans le monde (lorsque survient un désastre, par exemple, que D-ieu nous en préserve), il est recommandé à tout homme de rester chez lui et de ne pas se promener dans des lieux publics, pour ne pas être frappé par cet ange (car l’ange destructeur ne distingue pas entre le juste et l’impie), comme il est dit: « Et personne ne sortira de sa maison jusqu’au matin ».
Mais au devant de l’Eternel, nul ne peut se cacher, comme il est dit: « Si un homme se dissimulé dans une cachette, ne le verrais-Je pas…? (Jérémie 23)
Une femme égyptienne mariée qui avait eu des rapports avec d’autres hommes fit croire à son mari que tous ses enfants étaient les siens. Lors de la plaie des premiers-nés, tous moururent, car ils étaient tous premiers-nés d’un autre père!!!
Les trois conseillers
Le Pharaon avait trois conseillers : Balaam, Yitro et Job, qui lui prédirent qu’un Juif naîtrait dans le pays, se mettrait à la tête de ses frères et les libérerait de l’esclavage.
Consulté sur le décret de mise à mort des enfants mâles,
• Yitro rejeta une mesure si cruelle. Un tel avis lui aurait coûté cher, s’il n’avait cherché son salut dans la fuite. Il se réfugia à Midian. Son courage et son amitié pour les Juifs lui valurent une grande récompense: il devint le beau-père de Moché et ses descendants firent partie du Sanhédrin (la plus haute cour de justice).
• Par contre, Job prudent, garda le silence. Il craignait de déplaire au Pharaon. Il fut puni pour sa lâcheté : des tribulations de toutes sortes et des maux physiques furent son lot. Néanmoins, dans sa grande bonté, D. lui pardonna ultérieurement.
• Quant à Bilaam, fils de Béor, qui avait une grande haine contre les Juifs, d’une cruauté égale à celle de son maître, il pressa ce dernier de donner sans délai l’ordre inhumain. Il
devait périr de la main-même de ceux qu’il haïssait.
LE RACHAT DES PREMIERS-NÉS (Pidyon haBen)
La mitsva:
Tout premier-né d’une femme était à l’origine consacré à la prêtrise, c’est pourquoi il devra être racheté au Cohen par le père trente jours après sa naissance.
Si la mère a eu une fausse-couche auparavant, il n’y a pas de mitsva de rachat.
Si le père se désiste de son obligation, ce sera au premier-né lui-même de se racheter lorsqu’il grandira.
Le rachat se fera contre le versement à un Cohen de cinq pièces d’argent d’une valeur d’un Séla chacune (ce qui fait en tout 96 grammes d’argent pur) ou de son équivalent en argent liquide, mais pas contre un autre objet ou de l’immobilier.
Si le Cohen veut lui rendre l’argent après le rachat, il en a le droit, à condition que le père n’ait pas versé l’argent avec cette intention.
La question du ‘Hida:
Pourquoi seuls les garçons sont astreints au Pidyon haBen?
1ère raison:
Le ‘Hida ramène une raison du Rav Eliezer Karka dans son livre Maassé Rokéah, qui pose la question suivante:
Pourquoi fait-on la mitsva de pidiyon haben (rachat du premier-né) pour les garçons et pas pour les filles?
Lorsque les enfants d’Israël ont aspergé les linteaux de leurs portes avec le sang du sacrifice de Pessah, ils préservèrent leurs premiers-nés de la dixième plaie d’Egypte: la mort des premiers-nés.
Mais, si la raison pour laquelle nous accomplissons la mitsva du rachat, c’est parce que les garçons juifs ont été sauvés de la 10ème plaie, nous devrions aussi le faire pour les filles, car les premières nées égyptiennes ont aussi été frappées par la dernière plaie.
Le Rav Eliezer Karka répond que l’attribut de justice divine résidait sur la tête des garçons juifs mais pas sur celles des filles juives, car ces dernières étaient préservées par le mérite des femmes juives grâce auxquelles nous sommes sortis d’Egypte. Il n’y a donc pas besoin de rachat pour elles.
2ème raison:
Le ‘Hida ramène une autre raison de Rabbi Yehonatan Hifchits, dans son livre Yaharot Dvach:
« Les premiers-nés ont un mauvais penchant plus fort que les autres (on sait que leur âme possède quelque chose de plus que leurs frères et sœurs cadets, raison pour laquelle l’obligation d’honorer son père et sa mère inclut également le frère aîné), c’est pourquoi la mitsva du rachat vient l’atténuer.
3ème raison:
Le Séfer Haflia explique qu’on fait le rachat des premiers nés pour éviter qu’ils ne reviennent plusieurs fois en réincarnation.
A l’origine, les premiers nés devaient servir au temple. Quand ils ont commis la faute du veau d’or, ils perdirent ce mérite et Hachem les remplaça par les Cohanim qui n’avaient pas participé à cette faute.
La réparation des premiers-nés consiste alors à revenir une nouvelle fois dans ce monde comme pour servir au temple, car ils portent en eux ce potentiel, ils appartiennent à D-ieu et pas à leur famille. Puis par leur rachat à un Cohen, on leur enlève cette sanctification et on les acquitte de leur devoir. Si cette mitsva est effectuée, alors la personne a accompli sa mission et n’a plus besoin de se réincarner à cause de cette faute.
On comprend le Ari zal qui dit que la majorité des femmes ne reviennent pas en réincarnation. Comme elles n’étaient pas astreintes au service du Temple, elles n’ont pas cette réparation à accomplir. C’est spécialement les garçons qui reviennent en guilgoul qui ont besoin d’un rachat.
Le ‘Hida
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La généalogie de moché Rabbénou
En 2238 de la Création du monde Yokhébed
Naissance de Yokhébed, fille de Lévi, sœur de Quéhat (Exode VI, 20). Le Talmud précise qu’elle était la demi-soeur de Quéhat, car elle était née d’une seconde femme de Lévi.
Yokhébed naquit juste au moment où Yaacov et sa maison avaient atteint les portes de l’Égypte. Elle fut la plus jeune parmi les soixante dix personnes qui composaient la maison de Yaacov. Son père et son grand-père s’occupèrent de son éducation. Nous savons que ce dernier mourut dix-sept ans après son arrivée en Égypte. Yokhébed épousa son neveu, Amram, un petit-fils de Lévi.
Quand Yokhébed perdit son père, elle était âgée de 94 ans. Des douze fils de Jacob, Lévi fut le dernier à mourir. C’était en l’an 2332 qui fut aussi le point de départ des vicissitudes du peuple d’Israël. L’oppression proprement dite ne commença que trente ans plus tard.
Yokhébed avait pour charge officielle de prendre soin des jeunes mères juives et de leurs nouveaux-nés en Égypte. Sa fille, Miriam, bien qu’âgée de cinq ans seulement, faisait de son mieux pour l’aider.
Yokhébed était également connue sous deux autres noms : Chifrah, ce qui veut dire « belle ». Elle était ainsi nommée à cause des enfants qu’elle rendait beaux et sains par les soins attentifs qu’elle savait prodiguer. L’autre nom apparaît dans le livre des Chroniques où elle est appelée « Yéhoudiah »I « la Juive », parce qu’elle risquait sa vie pour sauver son peuple.
Rabbi Yéhoudah Hanassi, parlant de Yokhébed dit: « il y eut une femme juive qui fut la mère de 600 000 enfants.» Et il précise que c’est Yokhébed, celle qui avait donné le jour à Moïse, l’enfant qui valait individuellement ce que valait tout le peuple d’Israël en Égypte.
A l’âge de 130 ans, Jacob descendit en Égypte avec toute sa famille, au nombre de soixante-dix personnes, moins une (Genèse XXXXVI, 8). Ces personnes étaient mâles. En y ajoutant les femmes des fils et les petits-fils, outre les maris des filles, les petites-filles, les esclaves et leurs familles, le nombre total de ceux qui arrivèrent en Égypte s’éleva à un millier environ.
Le nombre des enfants d’Israël qui quittèrent l’Égypte, 210 ans plus tard, sous la conduite de Moïse, fut de 600 000, moins un. Selon un de nos sages, D. lui-même prit la place de celui qui manquait, accomplissant ainsi la promesse faite à Jacob «moi-même je descendrai avec
toi en Egypte et moi-même je t’en ferai remonter (et je reviendrai avec toi) » (Genèse XXXXVI, 4).
Yaacov descendit en Égypte contraint et forcé par l’ordre divin. Il est donc impossible de concevoir que l’exil et la libération du peuple juif se soient produits au gré du hasard. Ils constituent une part essentielle dans la réalisation des buts messianiques de l’histoire. Aussi, leur avènement est-il « contraint et forcé ».
En 2340 de la Création du monde
Miryam
Commencement de l’esclavage des enfants d’Israël en Egypte.En 2361de de la Création du monde
Naissance de Miriam, fille d’Amram et Yokhébed. Elle vécut 127 ans et mourut en l’an 2488, le 10 Nissan, un an avant l’entrée des enfants en Terre Promise. Elle fut inhumée aux environs de Kadech.
Yokhébed et Miriam furent les sages-femmes qui, en Egypte, désobéirent au Pharaon et laissèrent vivre les garçons hébreux.
Le Pharaon ordonna de noyer dans le Nil tout garçon, hébreu ou Égyptien qui naîtrait le jour indiqué par les astrologues égyptiens comme devant être celui de la naissance du sauveur des Hébreux. Les astrologues étaient en effet incapables de préciser si ce sauveur d’Israël serait hébreu ou non.
Le Pharaon était l’un des quatre puissants monarques qui se prirent pour des
« dieux ». Les trois autres furent Hiram, roi de Tyr, Néboukhadnétzar, roi de Babylonie et Yoache, roi de Juda. Tous furent sévèrement punis. Le Pharaon vit ses armées englouties par la Mer Rouge. Hiram connut l’humiliation de la défaite. Néboukhadnétzar devint fou, fut métamorphosé en bête et se nourrit d’herbe sept années durant. Yoache, enfin, vaincu et torturé par les Syriens ne fut pas inhumé dans les tombes royales.
En 2365de la Création du monde
Aaron
Naissance d’Aaron, fils d’Amram (Exode VI, 20). Il vécut 123 ans et mourut en l’an 2488, le premier Ab. Il fut enseveli au Mont Hor.
Aaron épousa Elichéba. Elle était de la tribu de Juda, dont Nachon, son frère, devint plus tard le phylarque. Le mariage d’Aaron représente ainsi la brillante alliance de la tribu sacerdotale avec la tribu royale. Aaron eut quatre fils : Nadav, Abihou, Eléazar et Itamar.
Tout au long des longues et éprouvantes années d’errance dans le désert, des nuées de gloire entourèrent les camps des Israélites et les protégèrent des rigueurs du soleil et autres inconforts. Ces nuées entretenaient également la crainte dans le cœur de leurs ennemis qui n’osèrent jamais les attaquer. Quand Aaron mourut, les nuées de gloire disparurent, ce qui détermina le roi cananéen d’Arad à faire la guerre à Israël.
Toutefois, ces nuées reparurent grâce à Moché. Elles demeurèrent aussi longtemps qu’il vécut. Tout le peuple d’Israël pleura Aaron, trente jours durant. Chacun savait qu’il avait aimé la paix et rétabli l’amour et l’harmonie parmi les hommes et dans plus d’un foyer. Nos sages ont dit : « Marchez sur les traces d’Aaron en recherchant la paix, en aimant toutes les créatures et en tâchant de les rapprocher de la Torah », car « ses voies (celles de la Torah) sont agréables et tous ses chemins mènent à la paix ».
Quatre-vingt mille hommes appelés Aaron, ont pleuré la mort du Grand-Prêtre Aaron. C’étaient les fils des ménages que ce dernier avait réconciliés et qui, en reconnaissance, donnèrent son nom à leur enfant.
En 2368 de la Création du monde
Naissance de Moché, deuxième fils d’Amram (Exode II, 2). Son père le nomma Abigdor. Moché vécut 120 ans et mourut le Chabbat 7 Adar, dans l’après-midi, en l’an 2488.
Lorsque le Pharaon décréta de jeter les nouveaux-nés dans le Nil, plus d’un couple (d’après Or Ha’hayim, ce fut seulement la tribu de Lévi) renonça à la vie conjugale. Tel fut le cas d’Amram, de la tribu de Lévi. Il était le chef de sa génération, le président du grand tribunal et avait en tant que tel, conseillé cette mesure aux époux juifs.
Or, sa fille, Miriam, qui n’était alors qu’une enfant, mais néanmoins déjà animée d’un esprit prophétique, le lui reprocha: « La décision que tu prends est plus dure que celle du Pharaon. Le Pharaon n’a décidé de tuer que les garçons. Ta décision supprime aussi les filles. »
Amram suivit l’avis de sa fille. En dépit du danger qui pesait sur le sort des nouveaux-nés, les époux juifs continuèrent alors à avoir des enfants.
Moïse naquit, alors que Yokhébed était âgée de 130 ans (elle atteignit en effet, selon une tradition, l’âge de 250 ans ; elle entra en
Terre Promise après avoir perdu ses trois enfants : Aaron, Moché et Miriam).
Nos sages enseignent que « la maison fut inondée de lumière à la naissance de Moché » et qu’il était d’une perfection physique exceptionnelle étant donné qu’il était né circoncis. Les Tossaphistes précisent que Yokhébed crut son enfant non viable car il était né, comme Rachi le note, au sixième mois de la grossesse. Elle vit cependant que ses ongles étaient entièrement formés, ce qui est une preuve de viabilité. Elle prit alors immédiatement toutes les précautions pour protéger son avenir.
Yokhébed éleva Moché en secret pendant trois mois. Ne pouvant le cacher plus longtemps, elle lui prépara un berceau d’osier qu’elle enduisit de bétume et de poix. Elle y plaça l’enfant et le déposa dans les roseaux sur la rive du fleuve. Sa sœur, Miriam, attendit à côté, pour voir ce qu’il adviendrait. Or, la fille du Pharaon, Batia, descendit se baigner, vers le fleuve. Elle aperçut le berceau parmi les roseaux et envoya sa servante qui alla quérir une nourrice parmi les femmes des Hébreux. Yokhébed fut amenée à la fille du Pharaon qui lui dit: « Emporte cet enfant et allaite-le moi. Je t’en donnerai salaire. » Lorsque l’enfant fut sevré, il fut remis à la fille du Pharaon et devint son fils. Elle l’appela Moïse, disant : « Parce que je l’ai tiré des eaux » (Exode II, 2-10).
Moché fut déposé sur le Nil, le 6 Sivan. Les anges prièrent pour qu’il ne soit pas noyé. Ce même jour, ultérieurement, il recevra la Torah pour Israël.
Yokhébed fut la nourrice de Moché pendant 24 mois. Moché grandit et se développa d’une manière extraordinaire. Quiconque le voyait se prenait à l’aimer.
Citations
• Quiconque célèbre Chabbat verra ses désirs combles. Si les enfants d’Israël observaient scrupuleusement deux Chabbats, ils seraient aussitôt rachetés.
Chabbat 18a
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• R Jacob disait: « Ce monde n’est que le vestibule du monde futur; prépare toi dans le vestibule, pour que tu puisses entrer dans l’intérieur du palais. »
Kouka ,ca