PARACHAT EMOR
Au chapitre 23 verset 15 la Torah nous impose à tous un décompte qui va du premier jour de Pessah jusqu’à la veille de Chavouôt : le Omer pendant sept semaines. Nous égrenons ces 49 jours dans une chaîne ininterrompue. Dès le soir, nous comptons le Omer avec la bénédiction correspondante et si nous oublions un jour, nous poursuivons notre décompte, mais sans bénédiction.
Pourquoi cette mémorisation si précise des sept semaines séparant Pessah de Chavouôt ? Il suffirait de lire le calendrier pour avoir les dates de ces fêtes et la durée qui les sépare !
La principale raison est liée aux événements qui ont marqué Chavouôt, ce jour mémorable où la Torah nous a été donnée sur le Mont Sinaï. D. « est descendu » pour remettre à son peuple un bien précieux unique. Car la Torah n’est pas un simple contrat, c’est un mode de vie, une assurance de pérennité contre l’engagement d’appliquer les lois garantes de sa survie. Chaque année nous avons hâte de revivre ce moment et chaque Chavouôt est le renouvellement de cette alliance acceptée par nos ancêtres il y plus de trois mille ans, un trésor dont nous sommes les dépositaires privilégiés. Et par notre décompte, nous marquons par un système, certes humain, la hâte qui nous étreint d’arriver à la fête car chaque jour égrené nous rapproche de Matan Torah.
Par notre décompte du Omer, nous soulignons aussi notre nostalgie. Car la première fois que le peuple d’Israël s’est trouvé au pied du Mont Sinaï, D. lui a non seulement offert la Torah, mais aussi la pureté morale et physique. Les Sages nous enseignent que le peuple sorti d’Égypte a gravi pendant ces 49 jours les échelons des 49 portes de pureté jusqu’à atteindre la perfection : la Chlémout.
Il est vrai que l’épisode du Veau d’or a tout remis en question, mais ce sommet qui a été atteint est à la portée de tous. Alors pendant cette période, nous prend l’envie de ressembler à ces hommes et à ces femmes qui ont assisté au jour du don de la Torah et nous essayons à notre tour de franchir ces 49 portes pour essayer d’atteindre nous aussi la Chlémout. En tous cas, le perfectible.
UNE PETITE HISTOIRE
Rabbi Yehouda, Rabbi Yossi et Rabbi Chimon se trouvaient un jour à Kerem de Yavné (le nom de Kerem (vigne) vient de ce que les Sages étaient assis en rangées, rappelant le vignoble) et Juda fils de Guerim (proselite) se tenait près d’eux. Rabbi Yehouda fit observer : Les travaux de ces romains sont admirables ; ils ont tracé des routes, construit des ponts, bâti des thermes ; Rabbi Yossi garda le silence, mais Rabbi Chimon répliqua : Tout ce qu’ils ont fait, ils l’ont fait pour eux mêmes ; les rues pour les prostituées, les thermes pour leurs corps ; les ponts pour lever des péages. Le fils de prosélyte rapporta les paroles ; elles parvinrent aux oreilles des autorités ; Rabbi Chimon fut condamné à mort.
Il alla se cacher avec son fils à la maison d’étude, sa femme lui apportait du pain et une jarre d’eau, mais les recherches se firent plus poussées et il dit à son fils : Les femmes risque d’être mise à la torture et de nous exposer au danger. Ils allèrent se cacher dans une caverne, or il advint un miracle : Un caroubier et une source d’eau furent créés dans la grotte à leur intention, tous les jours ils étudiaient, ils demeurèrent 12 ans dans la caverne. Un jour, le prophète ELIE (de mémoire bénie) s’avança à l’entrée de la grotte et s’écria : Qui apprendra au fils de Yohaï la mort de l’empereur et de l’abolition du décret. En entendant ces mots, Rabbi Chimon et son fils Elâzar sortirent de la grotte.
Or, ils virent un homme qui labourait et qui semait, ils s’écrièrent : Ils abandonnent la vie éternelle pour se consacrer au temporel. Et tout ce que rencontrèrent leurs regards fut aussitôt réduit en cendre. Il s’éleva alors un écho du ciel « n’êtes vous sortis que pour détruire mon monde ? Retournez à la caverne ». Ils y retournèrent et y passèrent encore 12 mois, car le séjour en enfer ne dure pas plus qu’une année. L’écho céleste descendit alors à nouveau : Sortez de la caverne, et ils sortirent. Tout ce que le regard de Rabbi Elâzar blessait, le regard de Rabbi Chimon le guerissait.
La veille de Chabbat, ils virent un vieillard avec deux bouquets de myrte qui rentrait chez lui. Ils lui demandèrent : « Pourquoi ces bouquets de myrte » ? C’est en l’honneur du Chabbat répondit le vieil homme. Sentir et Bénir. Si c’est pour sentir, un seul bouquet ne suffirait-il pas ? Questionna Rabbi Chimon. Le premier bouquet c’est pour ZAKHOR (souviens toi du Chabbat) et l’autre c’est pour CHAMOR (respecte le jour du Chabbat). Apaisé par ces réponses, Rabbi Elâzar cessa d’être rigoureux avec ses semblables.
Rabbi Chimon disait : Malheur à l’homme qui considère la Torah comme un assemblage de contes et d’histoires banales.
Pour les Kabalistes, les histoires de la Torah sont des enveloppes qui cachent des mystères. Ces histoires ne sont que des « vêtements » suivant les 4 degrés d’explication et de compréhension du P.R.D.S :
P le Pshat (sens premier).
R le Remez (allusion).
D Drouch (Midrash).
S le Sod (secret).
Ces quatre niveaux ne se contredisent pas et sont intimement liés.
La compréhension de quelqu’un qui perçoit des concepts transcendants, peut en souffrir et il peut même en périr.
Quatre personnes se plongèrent dans les profondeurs de la Torah :
- Ben Azzaï en mourut.
- Ben Zouma en perdit la raison.
- Elisha ben Abouya perdit la foi.
- Seul Rabbi Akiba en sortit intact.
Lorsqu’il arriva au point qui marquait la limite de sa compréhension, il se retint et ne chercha pas à voir plus loin. Une phrase nous éclaire sur les difficultés : Quand vous arriverez au « marbre étincelant », ne criez pas « eau, eau ». Rabbi Akiba sut éviter l’illusion et le danger que représente la montée de l’âme.
UNE AUTRE PETITE HISTOIRE
Un des élèves de Rabbi Chimon qui sortit d’Israël et en revient « riche ». Les autres élèves en furent jaloux. Rabbi Chimon les fit sortir à coté de MERON, formula des prières et une crevasse se remplit de pièces d’or, il leur dit : « Prenez, seulement sachez que celui qui prend maintenant, consomme en même temps sa part du monde futur.
Quelques enseignements de Rabbi CHIMON :
Un homme doit se laisser jeter au feu plutôt que de faire honte en public à son prochain. D’où apprend on cela ? De TAMAR qui n’avait pas fait honte à JUDA.
Le respect que l’on doit à ses parents est très important. En effet, il est dit : honore D’ avec tes richesses ; mais pour les parents il n’est pas dit avec tes richesses mais simplement: HONORE TON PERE ET TA MERE.
Rabbi YOHANAN rapporte au nom de Rabbi CHIMON : LE SAINT BENI SOIT IL a promit à ISRAËL que même s’il récitait le CHEMA matin et soir, IL le protègerait.
Rabbi CHIMON disait : Quiconque chemine tout en étudiant et s’interrompt dans son étude pour s’exclamer : Comme cet arbre est beau, que ce sillon est bien tracé ! met son âme en danger.
Rabbi CHIMON disait : Toutes les Mitsvot que les juifs ont accompli au péril de leur vie, ceux-ci continuent de les pratiquer comme il se doit.
De même : Réprimande ton prochain, quand il est prêt à l’accepter, de même il ne convient pas de le réprimander si l’on sait qu’il n’en tiendra pas compte.
Rabbi ELÂZAR FILS DE Rabbi CHIMON dit : Celui qui pratique la charité et la justice, la Torah considère que c’est comme s’il avait apporté des sacrifices car il est dit : … est plus agréable à D’ que le sacrifice.
On doit s’occuper de son fils (pour l’éduquer et l’habituer aux Mitsvot) jusqu’à l’âge de 13 ans. Après cela se dire : Loué soit celui qui m’a débarrassé du châtiment de cet enfant.
Rabbi SIMLAÏ rapporte au nom de Rabbi ELÂZAR :
Le descendant de DAVID (le MACHIAH) ne viendra que lorsque tous les mauvais juges et préfets auront été écartés d’ISRAËL, après avoir nettoyé et éliminé ces mauvais juges et t’avoir purifié de ces alliages, JE RAMENERAI DE VERITABLE JUGES COMME AUTREFOIS.
CHABBAT CHALOM ET QUE LE MÉRITE DU TSADIK VOUS PROTEGE – AMEN