KI TISSA
Ki TISSA contient 4 commandements positifs et 5 interdictions.
(Exode XXX,li à XXXIV,,35)
RÉSUMÉ. –
1) C’est par l’institution de l’impôt du demi-sicle sur chaque homme majeur de 20 ans que la Sidra se prolonge et complète sur
2) la description de la construction du tabernacle (Michkane) et aux vêtements sacerdotaux. Cette contribution est en partie destinée à permettre au sanctuaire de faire face aux dépenses de réparation et de conservation des objets sacrés, ainsi qu’aux frais des sacrifices publics. En même temps, le demi-sicle sert à effectuer le dénombrement des hommes majeurs. L’ensemble des prêtres figurant dans la description précédente recevra sa consécration suprême par l’onction à l’aide de l’huile sacrée.
3) La composition exacte de l’encens, la description de la grande cuve d’airain qui servira à la sanctification des prêtres avant leur service, la désignation enfin des spécialistes appelés à diriger et à surveiller l’exécution des travaux terminent la partie réservée au sanctuaire.
4) Après un bref rappel de l’institution du Sabbat, le texte rapporte ta transmission des Tables de la loi (tables de pierre écrite de la main de D…), à Moché qui doit les déposer dans l’arche sainte et leur donner la place qu’elles doivent dorénavant occuper dans le Saint des Saints.
5) C’est ensuite le récit d’une rare netteté de l’épisode du veau d’or ; Israël désespérant du retour de Moché, demande à Aaron de lui construire une idole : « ton dieu qui t’a fait sortir du pays d’Égypte ».
6) Aaron se débat en vain, la fureur du peuple l’emporte et c’est l’horrible orgie autour de la statue qui achève le tableau saisissant de cette première et grave faute nationale. La réaction de D. est immédiate.
7) Moché reçoit l’ordre de descendre et de faire la justice, cruelle mais indispensable pour que seule -l’élite du peuple, celle qui n’a pas participé au culte idolâtre, devienne porteuse de la Loi. Moché essaie d’intercéder auprès de D., mais, sans attendre le résultat de sa démarche, il descend de la montagne et voyant le peuple déchaîné danser autour du veau d’or, il jette, de ses mains, le précieux don et brise les Tables au pied de la montagne (voir commentaires). Immédiatement, le châtiment des coupables commence et trois mille hommes, les meneurs du peuple, périssent de la main de leurs frères.
8) Cependant l’action de Moché se poursuit et dans un magnifique élan d’amour pour ces hommes coupables, mais faibles, il implore Hachem et n’accepte pas de former avec quelques-uns le futur centre d’un peuple plus fidèle. C’est une lutte épique entre l’homme et Hachem et, une fois de plus, l’inflexibilité divine s’incline devant le courage du chef du peuple, et après une brève vision de la Majesté Divine. Moché obtient de D. la promesse de surseoir à une extermination, même méritées
9) Un deuxième exemplaire des Tables de pierre, taillées à l’image des premières, exprime la nouvelle alliance et la paix sauvegardée. Un rappel extrêmement sévère à la fidélité et à la crainte de D. sera l’introduction à une série de lois dont les plus marquantes sont :
10) consécration du premier-né, homme ou bête, les trois fêtes de pèlerinage et en particulier l’agneau pascal.
11) De nouveau, Moché reste pendant quarante jours et quarante nuits auprès de D.
12) Et combien différent est l’accueil du peuple, tout empreint de respect et de calme, lorsque pour la deuxième fois, Moché descend de la montagne, les nouvelles Tables dans la main et le visage rayonnant du reflet de la grandeur, de la beauté divine. Moché ne se doute point de celle transformation miraculeuse. Lorsque enfin il y porte attention, il voile son front humblement et modestement, en véritable serviteurs en homme d’Hachem.
HAFTARA DE KI TISSA
1 Rois 18,1-39
Le midrache (Yalcoutt Chimeoni, 209) déjà a établi longuement et avec force détails un parallèle entre Moise et le prophète Elie. Nous y relevons, entre autres, les points suivants: » Moché a rassemblé le peuple d’Israël au pied du mont Sinai’; Elie, lui, l’a réuni au mont Carmel. Moché s’est occupé de faire disparaître le culte idolâtre en démolissant le veau d’or, Elie en a fait autant en s’attaquant aux prophètes de Baal. A la suite de cette intervention, Moise a adressé une prière à Hachem; Élie, de son côté, a procédé de la même façon… »
Ainsi donc est établi depuis toujours le facteur qui a déterminé le choix de cette haftara. Sans vouloir entrer dans tous les détails que cite le Midrache, on peut dire, tout simplement, qu’en une circonstance donnée les deux prophètes, Moché et Élie, se sont trouvés tous deux confrontés au même problème: il leur fallait expurger l’idolâtrie du milieu du peuple d’Israël et ils y ont procédé avec énergie, n’hésitant pas même à verser le sang.
Ceci étant, les circonstances sont néanmoins différentes. Moché, comme le rapporte notre sidra, s’est trouvé, à son retour du Sinaï, face à un veau d’or que le peuple, découragé par son absence, s’apprêtait à adorer. S’il lui a fallu punir les coupables, c’est au veau surtout qu’il s’en prend en le réduisant en poudre et en dispersant celle-ci. Élie, lui, se trouve confronté à tout un véritable appareil idolâtre. Tout le royaume est imprégné d’idolâtrie, des centaines de prêtres sont à son service, tout le culte est organisé et réglé. Il lui faut un courage extraordinaire pour affronter, devant le peuple indifférent, tout cet appareil. Fort de son droit et de la vérité qu’il représente, il combat et il gagne.
Moché a été un précurseur; Élie, et tant d’autres après lui, ont essayé au cours des générations d’extirper l’idolâtre du cœur des hommes, celui du veau ou un autre, et de leur faire reconnaître le vrai Dieu.
Note liturgique
Les communautés du rite sefardi et certaines communautés du rite achkenazi commencent cette haftara au verset 20 seulement.Si ce chabat est chabat Para, on lit la haftara spéciale no. 65 (p. 431).
Citations
- C’est dans ce que les hommes ont de plus commun qu’ils se différencient le plus.
BLAGUES
Un crocodile
» Un crocodile vient d’avaler un touriste. On voit encore la tête de l’homme dans la gueule entrouverte de l’animal. Un snob passe par-là. Il s’exclame : » Tiens, je ne savais pas que Lacoste faisait des sacs de couchage ! « .Rabbin Zemmour
Récits de nos sages
La tombe disparue
Resh Lakich avait pour occupation de marquer au cimetière, les tombes des rabbins. Quand il arriva à la tombe de rabbi H’iya, il constata qu’elle avait purement et simplement disparue. Il en conçut de la tristesse :
– C’est sans doute, se dit-il parce que je n’ai pas étudié la Torah autant que lui.
Alors une voix du ciel lui répondit :
– Tu l’as étudiée autant que lui, mais tu ne l’as pas, comme lui, enseignée et diffusée.
Les dix doigts
Sentant la mort venir, Rabbi (Rabbi Yéhouda Hanassi) pointa ses doigts vers le ciel et s’exclama :
– Maître du monde, Tu sais parfaitement que tout au long de ma vie, je n’ai eu recours à mes dix doigts que pour l’enseignement de la Torah. Aucun d’entre eux, ne fut-ce le plus petit, n’a jamais tiré le moindre profit de ce monde ci. et c’est pourquoi je demande qu’il plaise à Ta volonté de m’accorder la paix dans ton repos éternel.
Les chemins de la vie
Souviens toi constamment du jour de la mort et prépare tes provisions pour le voyage (en accomplissant des Mitsvot) et que ces deux choses soient présentes à ton esprit et à disposition pour le jour du départ. Tu baigneras ton lit de larmes et tu seras accablé par la peur comme Rabbi Yoh’anan Ben Zakaï.
Le serpent
Un jour on signale à Rabbi H’anina Ben Dossa la présence d’une bête dangereuse qui présentait pour les passants quelque danger.
– Montrez moi où elle se cache, dit-il.
On lui montra le repaire. A peine que le Rabbi y plaça t-il le pied que la bête se montra, le mordit et tomba raide morte. Rabbi H’anina prit la bête sur son épaule et l’apporta à la maison d’étude.
– Comme vous pouvez l’observer, dit-il à ses disciples, ce n’est pas la bête qui cause la mort, mais le péché. Ce jour là les rabbins déclarèrent malheur à la bête qui avait eu affaire à Rabbi H’anina Ben Dossa.
HISTOIRE DU BAH. (BAYITH – HADACH)
On raconte que Rabbi Yoel Sirkes (1561-1640) auteur du Bayith Hadach, se rendit à Lvov pour séjourner quelque temps chez son gendre Rabbi David Segal Halevi – auteur du Taz (Touré Zahav), alors Président du Beth Din de Lvov.
Ayant appris la nouvelle, toute la Communauté se rassembla pour souhaiter la bienvenue à Rabbi Yoel Sirkes. Un peu à l’écart, se tenait un homme connu pour sa grande valeur intellectuelle et morale. Le » Taz » s’approcha de lui et lui exprima son étonnement de le voir à l’écart au lieu de se presser près de l’hôte pour recevoir la bénédiction du Tsadik. L’homme répondit au Taz : » Le Prophète Elie vient de me révèler que ton beau-père Rabbi Yoel Sirkes était en quarantaine devant le Tribunal Céleste « .
Le » Taz » fut saisi de frayeur » Comment peux-tu affirmer une telle chose ! » – » Je n’ai rien inventé » répondit l’homme et voici ce qui vient de m’être révélé par le Prophète Elie, Tu pourras vérifier la réalité des faits auprès de ton beau-père.
– » Un jour le ‘Bah’ était de passage dans un village où une querelle venait d’éclater entre deux hommes – Le vendeur affirmait qu’il avait vendu son bois pour trois chekalim et dix centimes et l’acheteur prétendait avoir conclu l’affaire pour trois chekalim… Les deux hommes s’adressèrent alors au Beth Din pour trancher leur différend. Comme le Bah (Rabbi Yoel Sirkes) était justement de passage, on fit appel à sa sagesse pour trancher le problème. Remarque : Nous avons l’habitude de désigner des auteurs célébres par l’abréviation du titre de leur oeuvre principale.
– Quoi ! dit le Bah en colère lorsqu’il eut entendu l’exposé de l’affaire ! Vous me dérangez pour dix sous ? Vous bafouez l’honneur de la Torah ! et il tourna les talons sans donner de verdict à l’affaire.
Dans le Tribunal Celeste s’éleva une grande clameur. Quoi ! existe-t’il en matière de litige pécuniaire une différence entre dix centimes et- cent chekalim ? N’est-il pas écrit dans la Guemara au nom de Reich Lakich : » Vous écouterez le petit comme le grand, signifie que dans ton coeur et dans ton esprit, une affaire d’un centime te soit aussi importante à tes yeux qu’une affaire d’un millier de centimes (Sanhédrin 8a) « . Le « Bah » s’étant irrité, il avait perdu la notion de justice et d’amour du prochain. Il fut puni d’anathème et sa agesse l’abandonna momentanément.
Le gendre tout ému de ce qu’il venait d’entendre, courrut auprès de son beau-père le » Bah » pour lui poser la question de la réalité des faits rapportés par l’homme inspiré. Le » Bah » reconnu la véracité des paroles révélées et demanda à son gendre de réunir aussitôt le Beth Din pour lever l’anathème céleste, après qu’il eut jeûné et fait Techouva.