Le port des Tephilin à Tichâ Béav
La Halakha en audio
Concernant le port des Tefilin à Tichâ Béav, il y a une discussion entre nos Sages :
A) Tout comme pour un deuil pendant la période des Chiva (les 7 jours de deuil) nous mettrons les Tefilin, il en sera de même pour Tichâ Béav. Cette coutume est celle de Rabbi Ôvadia Yossef z.t.l elle trouve ses racines chez les Mékoubalim qui suivent le Arizal. Certains ne disent pas la bénédiction sur le Talit et Tefilin le matin de Tichâ Béav.
Références : Rabbénou Achèr ben Yéhyiel z.t.l. dans le Roch sur Taânit Perek 4 Siman 37, Rabbi Moché Bar Maïmone z.t.l dans le le Rambam Perek 5 Halakhot Taânitiot halakha 11 au nom du Maguid zt »l, Rabbi Itshak Abouhab zt »l, Rabbi Moché Ben Nahman z.t.l. dans le Torat Haadam page 86 Amoud 3, Rabbi Yom Tov Achvilli z.t.l dans le Ritva, Rabbénou Nissim Gaon z.t.l. dans le Ran, Rav Hay Gaon zt »l Taânit , Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han ‘Aroukh Ora’h ‘Hayim Siman 38 saif 6, Rabbi Yitshak Louria Achkanazi Arizal z.t.l, , Minhag Bet El, Rabbi Ôvadia Yossef z.t.l dans Yabiyâ Omer et Yéh’avé Daât volume 2 Siman 67et dans Yéh’avé Daât volume 6 Siman 2, Rabbi Yitshak Yossef Chlita dans Yalkout Yossef Moâdim Tichâ Béav saïf 23, Rabbi Yaâkov Haïm Sofer z.t.l dans Kaf Ahayim Ora’h ‘Hayim Siman 38 saif katan 4.
B) D’autres décisionnaires ont le Minhag de ne pas porter les Tefilin le matin de Tichâ Béav, car ils sont appelés «Pe-er», la gloire, et à Tichâ Béav le sort des Juifs est « Efer» les cendres à la place de la gloire, et de les porter à Min’ha et non à Cha’harit, parce que l’après-midi de Tichâ Béav, le deuil est réduit et aussi c’est le moment où Machia’h Ben David est né.
Références : Rabbi Méïr de Rothenburg zt »l, dans le Maharam de Rothenburg Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Choul’han Aroukh Ora’h ‘Hayim Siman 555 saïf 1, Rabbi Yaâkov Haïm Sofer z.t.l dans Kaf A’hayim Siman 555 saïf 4, Rabbi Yossef Haïm z.t.l. dans le Ben Ich Hay, Rabbi Chalom Méssas zt »l dans Chémech Oumaguen ‘Hélek 2 Chapitres 66 et 67, Rabbi Rafael Baroukh Tolédano zt »l, dans le Kitsour Choul’han Âroukh saïf 392, Rabbi Mordékhay Eliyahou zt »l dans le Kitsour Choul’han Aroukh Siman 124 Saïf 3.
C) D’autres ont la coutume de les mettent à la maison avant la prière du matin en récitant le Chémâ, puis les enlève afin de se rendre à la synagogue pour prier avec la communauté. Telle était la coutume dans certaines communautés du Maroc et de Tunisie
Références : Rabbi Yaâkov Haïm Sofer z.t.l dans Kaf Hahaïm Siman 555 Saïf Katan 4 et rapporte que telle était la coutume du Ramban et du Rachba, Rabbi Hayim Palaggi zt »l dans Moëd Lékhol Hay Siman 10 Ot 60, Rabbi Moché Galanti dans Chout Halakhot Ketanot Hélek 2 Siman 139.
C) Certains font toute la prière de Cha’harit jusqu’à la fin de la Amida à la maison et vont ensuite à la synagogue, après avoir enlevé les Tephilin afin de réciter les Kinot et la Méguila de Ekha.
Chacun ferra comme sa coutume mais surtout celle de la communauté afin de ne pas provoquer des querelles et des clans dans l’endroit d’Hachem.
Pour le Kadech Li Kol Bekhor :
Certains ‘H’akhamim ne permettent pas de le réciter :
Références : Rabbi Israël Méïr HaCohen Kagan z.t.l dans Michna Béroura Siman 555 Ot 5.
D’autres le permettent :
Références : Rabbi Yossef Haïm z.t.l. dans le Ben Ich Hay Parachat Dévarim, Chana 1 Saïf 25, Rabbi Yaâkov Haïm Sofer z.t.l dans Kaf Ha’hayim Siman 555 Ot 7.
Conclusion : Toutefois, nous avons une règle en or, au sein de la Torah de toujours chercher le Chalom et l’union, c’est pour cela que l’on suivra la coutume de la synagogue dans laquelle nous prions et de ne pas créer des groupes (Lo Titgodédou) ce qui est une faute grave.
Références : Rabbi Yossef David Azoulay z.t.l. dans Tov Ayine Siman 11, Rabbi Ovadia Yossef z.t.l. dans H’azon Ovadia Yom Tov page 314, Rabbi Yossef Chlomo Oyrbakh z.t.l. dans Achré Haïch page 440, Rabbi Moche Sofer z.t.l. dans Kaf HaHaïm Ot 30., Rabbi Yossef Karo z.t.l dans le Tour Beth Yossef et Rabbi Moché Iserlass z.t.l. dans le Choul’han Aroukh section Ora’h Haïm Siman 558 Saïf 1 et 552 Saïf 9, Rabbi Ovadia Yossef z.t.l. dans Yabiâ Omer Siman 563 Yabiyâ Omer volume 3 Siman 31 Ot 5 et dans Yéhavé Daât volume 3 Siman 39 et volume 4 Siman 36 et dans Yéhavé Daât volume 1 Siman 41 et dans Halikhot Ôlam volume 2 page 143, Rabbi Yitshak Yossef Chlita dans Yalkout Yossef Halakhot Moâdim Siman 551 pages 527 à 587 et 563 et dans Moâdim page 558, Rabbi Chlomo Ganzfried z.t.l dans le Kitsour Choul’han Âroukh Siman 12 Ot 4, Rabbi Binyamin Hotta Chlita dans Ki Ba Moëd page 37 Saïf Katan 92, Rabbi Raphaël Aaron Monsonégo z.t.l de fez dans son Séfer Dvar Emet Siman 3, Rabbi Moché Tolédano Chlita , Rabbi Eliézer Mélamed Chlita dans Péniné Hahalakha Halakhot des 3 semaines chapitre 14, Kol Eliyahou section Orah Haim Siman 45, Rabbi Yaâkov Haim Sofer z.t.l dans Kaf HaHaim Siman 558 Saïf Katan 10 et aussi Siman 551 Saïfs Katans 143 et 144, Rabbi Israël Abouhatséra z.t.l Baba Salé, Rabbi David Ovadia Chlita dans Nahagou Haâm section Orah Haim Halakhot des jeunes pages 111, Kryat H’ana Ot 6 et 7, Rabbi Eliyahou Bitton Chlita dans son Séfer Nétivot HaMaârav section Ben Hamétsarim Ot 14 et 15 page 211, Rabbi Raphael Baroukh Tolédano z.t.l. dans son Kitsour Choul’han Aroukh page 247. Rabbi Haim Yossef Azoulay z.t.l. dans son Responsa Moré Béétsba Ot 233.
Aphorisme de nos Sages :
Si pour Platon, les pleurs, sont une expression de détresse psychologique qui enferme l’homme dans les chaînes du passé, pour le ‘Am Israël, cela a une signification totalement différente, ils sont une ouverture sur l’avenir.